Même s'il est peut-être un peu moins réjouissant que prévu, la faute à un rythme légèrement inégal, il faut néanmoins reconnaître qu'il est bourré de qualités ce « Chat du Rabbin ». D'animation notamment : en plus d'avoir une 3D pour une fois utile, celle-ci est en parfaite adéquation avec l'esprit subversif de Joann Sfar, celui-ci préférant dénoncer la bêtise et l'intolérance de toutes les religions plutôt que de tomber dans un consensus mou. Les plus intelligents ne sont pas pour autant les plus gentils, à l'image du fameux chat du titre. Car si celui-ci semble se montrer bien plus ouvert que les hommes question religion (si ce n'est déjà pas provocateur ça!), celui-ci n'en est pas moins égoïste et obnubilé par son propre confort, n'hésitant pas au passage à fantasmer sur son opulente maîtresse! L'ensemble n'en est pas moins intelligent, subtil, dépaysant (le voyage entrepris au milieu du film est un beau moment de cinéma aussi bien par le paysage que par la tournure que prend alors l’œuvre) et audacieux : cela excuse bien quelques petites faiblesses de temps à autre... Une réussite.