En pleine rétrospective des films du studio d'animation Ghibli, je tiens à rendre hommage par cette critique à Mr Hayao Miyazaki. Ne tapez pas : je n'aime pas ce film. Du moins en partie.
C'est bien la première fois de toute ma vie que j'ai l'impression de voir un film criblé de problèmes de production alors qu'il n'y en a pas eu. J'y vois trois films, de qualité régressive. J'y vois une seule grande histoire qui change d'avis toutes les 30 minutes.
Le contexte et l'univers du film n'a cependant jamais été aussi beau, aussi travaillé : des décors splendides, un contexte fantasy très sympa, une magie pure encore jamais vue auparavant chez Ghibli. Les personnages également très ingénieux, qui, au fil du récit, se déconstruiront petit à petit pour presque devenir complètement autre chose que ce qu'avait établi le film auparavant.
Si la première heure du film est géniale, le reste du métrage s'enlise de mon point de vue à bien des égards. Déjà, le personnage de Haoru : centre de l'intérêt scénaristique, il n'en est pas moins très vague et son rôle est constamment en demi-teinte. Est ce une figure bienveillante ? Un mentor ? Un démon ? Le film ne répondra jamais clairement. Sophie est surement le seul personnage solide, bien que sa relation avec les autres (la sorcière des landes) soit assez précaire.
Le film brille d'une inventivité visuelle (le château, les villes, les créatures, les séquences de voyage) mais patine dans son écriture (deus ex machina COMPLETEMENT fumé, des révélations naives sur les origines de Haoru, plusieurs fins qui s'enchainent inlassablement).
Ce n'est en rien un mauvais film mais certainement l'histoire la plus bancale qu'ait faite Miyazaki.
Pour dire, je ne tiens jamais jusqu'à la fin, je suis pourtant friand de 18 autres films Ghibli (Yamada et Terremer mis de côté). Celui ci ne m'a jamais conquis et ne le fera certainement jamais. Je salue cependant tout le travail artistique visuel et sonore du film, qui sur ce point, tient du chef-d'oeuvre.