Adapté du roman de Diana Wynn Jones, "Le château ambulant" est peut-être le film le moins accessible d'un Miyazaki ayant atteint le summum de sa popularité deux ans avant grâce au succès du "Voyage de Chihiro". Une oeuvre complexe qui déstabilisera le public et la critique au moment de sa sortie malgré le fait que l'on retrouve les thématiques chères au papa de Totoro.
Loin d'être un épisode mineur dans la carrière de Miyazaki, "Le château ambulant" marque au contraire une certaine apothéose dans son style tout en faisant preuve d'une maturité évidente, véritable festival de féerie nous laissant avec des étoiles plein les yeux, concentré de poésie et d'inventivité d'une fulgurance visuelle et narrative qui laisse sur le cul.
Parcours initiatique à la "Kiki" ou "Chihiro", prônant des valeurs trop souvent oubliées (l'apprentissage de la vie dans le travail manuel...), "Le château ambulant" est un arc en ciel profondément optimiste qui fait un bien fou, romantique et faustien, où les protagonistes, qu'ils soient humains ou sorciers, devront trouver la confiance nécessaire au eux et s'ouvrir au monde, aimer et surtout s'abandonner à l'autre afin de se débarrasser des maléfices qui les consument.