D'abord nommé Le Château du Magicien avant d'être tardivement renommé Le Château Ambulant, le long-métrage n'est pas une adaptation très fidèle au roman original de Diana Wynne Jones mais néanmoins l'empreinte de Miyazaki, qui avec son inimitable réalisation fantastique, insuffle à l'histoire une poésie dont lui seul à la mainmise.
Le metteur en scène japonais joue donc sur un nouveau terrain et nous emporte instantanément dans une vision onirique et fantasque de ce qui semble être une Europe victorienne du XIXe siècle où se côtoient magie, machines et rêveries. Les décors sont donc magnifiques, allant de la féérie propre au réalisateur au steampunk, monde imaginaire où la technologie à vapeur se morfond avec une époque, ce qui n'est pas sans rappeler le Steamboy de Katsuhiro Ōtomo ou encore certains épisodes du jeu vidéo "Final Fantasy".
Comme d'habitude, les personnages sont immédiatement attachants, de Sophie, jeune fille débrouillarde de 18 ans métamorphosée en une vieille dame à l'énigmatique magicien Haura en passant par la Sorcière des Landes, le démon du feu Calcifer, hilarant avec sa constante mauvaise humeur et ses jeux de mots incessants, ou encore tout simplement Hin, le chien tousseur flegmatique... Tous sont aussi variés que charismatiques.
Cependant, le film peut en rebuter certains de par son approche très maladroite de l'Europe mélangée à un imaginaire très japonais : on se retrouve donc abasourdi par la précipité de certaines scènes, l'onirisme d'autres et quelques dialogues peu explicites. Ceci dit, cela n'empêche pas Le Château Ambulant d'être une œuvre magnifique, pas forcément la meilleure de son auteur, mais tout de même éblouissante, ne serait-ce que par son animation époustouflante et son scénario envolé.