Le Château ambulant
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Le Château ambulant

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2004)

Quand on va au cinéma, on y va pour être surpris, être pris de sentiments que tu ne connaissais pas, et se prêter à un jeu où tu acceptes de pas souvent comprendre les règles. Cependant, quand parfois on a le sentiment d'être largué, il est très difficile d'apprécier le moment, et c'est ce qui fait qu'il y a des films qui sont perçu comme incroyable mais que je ne pourrais pas apprécier autant que certains parce que je n'ai pas compris. Cela peut s'expliquer de deux manières, soit le film ne cherche pas un public de non initier et au quel cas c'est la faute du film (je base ma remarque sur le fait que, selon moi, le cinéma doit être ouvert à tous et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des références pointus pour apprécier une œuvre même si cela a engendré un genre à part entière qui est plus destiné à des connaisseurs, mais au quel cas on ne pourra pas dire que le film pointu est meilleur qu'un film plus simple mais sachant marqué plus de monde), soit, et c'est la raison la plus frustrante, c'est toi qui n'étais pas dedans. Et mon problème avec Miyazaki c'est que souvent ce sont des œuvres où je n'arrive pas à rentrer dedans, souvent pour leur non lisibilité. Si Princesse Mononoké était lisible, le voyage de chihiro est incroyablement complexe pour un scénario qui ne l'est pas et qui fait que tu as du mal à l'apprécier la première fois parce que tu ne comprends pas tout. Et le Château Ambulant... je m'en veux mais j'ai tout simplement rien compris.

Ce m'a bloqué au visionnage du film et ce qui me bloque encore après la lecture d'analyse et de résumé du film, c'est les relations entre les personnages et le contexte géo-politique de l'univers. C'est incompréhensible. On nous parle de guerre, on nous présente deux camps qu'on voit quasi pas, et quand vient le dénouement à base de baisé magique, j'avais l'impression que la résolution de la guerre était un poil forcé et pas des mieux introduite. Mais le pire reste quand même Sophie et sa malédiction. On nous présente Haorou, Sophie est amoureuse, ok. Puis vient la sorcière des landes avec sa malédiction, et là c'est finit à partir de là j'ai commencé à ne rien comprendre.


Sophie se fait engagé comme femme de ménage en 2 phrases, tout s'accélère, elle est embauchée en deux secondes mais ne semble pas étonné Haorou qui semble avoir compris la condition de Sophie... mais pas trop parce qu'il lui parle comme si c'était vraiment une vieille dame, tout ça entretenu par le fait que Sophie change radicalement de comportement et a des expressions de vieilles qui se sont habitué à leurs conditions de vieilles alors que cela fait à peine quelques heures qu'elle est vieille... puis t'as Sophie qui devient jeune quand elle a des sentiments pour Haorou et le gosses (pourquoi pas, le fait de la faire évoluer et guérir son introvertisme et sa timidité), et parfois elle est jeune face à Haorou... mais Haorou la considère quand même comme une domestique... Il y a tout ce climat assez brumeux où l'on ne comprend pas la relation qu'entretient chaque personnages entre eux, et vu que la relation humaine est le centre du film, inévitablement ça handicap le film. Puis la fin où Sophie va pour aider Haorou en détruisant le château ambulant et en éteignant le coeur d'Haorou... ce qui le tue (bravo)... mais en faite pas trop vu que Sophie trouve une porte avec les souvenirs d'Haorou jeune... C'est beaucoup trop complexe, j'aurais aimé plus de clarté et moins d'extravagance si c'est au détriment de la lisibilité du film


Mais mise à part l'histoire que je n'ai pas réussit à comprendre entièrement, disons que ce film est une merveille, un des plus beau film qui m'a été donné de voir. Le scénario est d'une poésie folle et m'a donné envi de lire le livre originel. On sent un véritable personnalité qui se déploie et nous impressionné à chaque image. Que ce soit un véritable amour pour la guerre et l'aviation, le fantastique, les rêveries fantasmagoriques,... on a là un réalisateur avec une personnalité forte qui s'amuse et qui est en pleine maitrise de son sujet. Les personnages sont incroyablement bien écrit. Chacun amènent sa part d'humanité au récit qui déborde de réalisme et de poésie. Mais ce qui m'a le plus touché c'est la réalisation.

Qu'est ce que c'est beau... 2004 et ça rivalise avec des films sortis il y a à peine quelques semaines (2020), ça s'appelle un grand film. On ressent chaque textures comme si elle était palpable, on ressent chaque matière comme si elle existait. On n'est pas du tout dans une forme de naturalisme à reproduire fidèlement la réalité, mais il y a une tel cohérence et une tel beauté plastique que l'on y croit. A chaque fois qu'un personnage est mouillé, à chaque ride qu'a les mains de Sophie... On sent une réel sensibilité en plus d'une créativité hors normes qui fait voyager et rêver. J'ai passé 2h de film à rêver et à être bouche béant face à un univers riche en couleur et en travail, qui peut paraitre gloubiboulga pour certains et quand on comprend pas l'histoire on peut se dire que c'est gloubibougé un peu n'importe comment pour avoir surtout de l'imaginaire et une occasion de montrer la créativité du réalisateur, mais c'est plus que ça. On sent une cohérence lié au différents goûts du réalisateurs qui se voient mis en avant de manière noble et sans exagération. Je parlais précédemment de l'aviation mais la nature aussi. Le réalisateur sait parler de la nature sans nous montrer une forêt Palombienne où l'on peut pratiquement croiser des dinosaure et un marsupilami, tout est dans la subtilité et l'art de suggérer. C'est du grand art, malheureusement je regrette amèrement de ne pas avoir tout compris.


17,5/20


Faites vous un avis constructif et n’hésitez pas à le partager. De mon côté je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens mais je le respecterai encore plus si vous de vôtre côté vous respectez mon avis.

Créée

le 18 mai 2020

Critique lue 274 fois

Youdidi

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