Le Château Ambulant adapte, une fois n'est pas coutume, un roman anglais collant parfaitement aux thèmes de prédilection de Hayao Miyazaki, celui de la vieillesse en plus - dépeinte avec humour et élégance.
Mais ce qui frappe au premier abord, ce sont les décors magnifiques défilant sous nos yeux : les montagnes, les prairies, la ville, ses châteaux, les intérieurs, tout cela s'avère somptueusement coloré et détaillé. L'animation, pas en reste, nous en met plein la vue dès les premiers mètres parcourus par le château ambulant, lors des premiers mouvements de foules, ou encore lorsque bondit l'épouvantail.
L'univers que nous dépeint Hayao Miyazaki, foisonnant, magique et baroque, moderne et rétro à la fois, fourmille d'idées en tous genres, comme d'imposants avions de guerre et d'ignobles monstres à chapeaux. Les personnages, aussi nombreux que variés - et d'une certaine profondeur -, iront de Sophie la timide chapelière jusqu'à la possessive sorcière des Landes, en passant par le narcissique Hauru et son feu Calcifer.
Mais c'est aussi ce qui peut parfois poser problème : la densité du film le rend difficile d'accès, et celui-ci a tendance à partir un peu dans tous les sens, tandis qu'on aimerait en savoir davantage sur cette guerre. Tout cela reste quelque peu opaque. Et au passage, je n'ai pas non plus été envoûté par la bande originale.
Mais pour le reste, c'est impeccable, l'idée du château ambulant s'avère magistralement exploitée, certaines scènes d'une infinie poésie (les feux follets), et le difficile mélange des genres parfaitement réussi.
A mon avis, il faut le voir au moins deux fois pour mieux en apprécier la substantifique moelle.
8,5/10