Bien sûr que je reste objective quand je parle de Miyazaki !
Hayao Miyazaki a fait du très bon. Porco Rosso, Mon Voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro... Mais Le Château Ambulant, à mes yeux, reste le Miyazaki qui me parle le plus.
Parce que l'histoire revisitée de la Belle et la Bête m'a bouleversée, plus qu'aucune autre. Sophie, modeste créatrice de chapeaux, timide, modeste, mais terriblement futée et très intelligente, se voit jeter un sort par la Sorcière des landes, la transformant en vieille dame au visage ridé et à la démarche voûtée. Se réfugiant dans un Château Ambulant, tenu par Hauru et le démon du feu Calcifer, elle apprend à vivre avec son nouveau statut de senior, et tombe amoureuse du jeune sorcier, finalement aussi torturé qu'elle... Ô quel délice que ces passages où, sous le coup de l'émotion, Sophie retrouve son visage d'antan, et sa voix douce et mélodieuse ! Et quelle douceur dans les gestes et les paroles d'Hauru à son encontre... Jamais mièvre, toujours enjouée ou époustouflante, l'intrigue se dévoile et au fil de l'œuvre, amène à leur relation des obstacles déjoués un à un par la force de leur attachement.
D'autre part, Le Château Ambulant reste mon préféré à mes yeux grâce à l'image, éblouissante de bout en bout. Que ce soit dans les ruelles des villes, dans les couloirs du Château Ambulant, dans les prés ou dans la montagne, les décors sont toujours splendides, aux couleurs franches et ensoleillées. D'autres passages, dans les airs ou sous la mer, au gré des maléfices, m'ont laissée bouche bée devant l'animation (mais ce phénomène est général à tous les films de Miyazaki, n'est-ce pas).
Et puis, il y a la musique de Joe Hisaishi. Là, vraiment, son génie est à son paroxysme. Le thème du film est tellement beau que j'en avais la larme à l'oeil, lors de mes premières visions du film. Après une centaine d'écoute, l'effet s'est certes estompé, mais je ne me lasse pas encore d'entendre les notes de flûte et d'accordéon de la bande originale, qui me transportent dans un état de joie sincère, inéluctablement.
Voyez tout cela entremêlé, façonné, perfectionné en un délice de plus d'une heure et demie, menant à ma béatitude et accentuant ma niaiserie naturelle. C'est Le Château Ambulant. C'est ma joie indicible. C'est tout simplement le meilleur du meilleur. Miyazaki, ce génie !