Kurosawa filme à merveille la période "médiévale" japonaise. Kagemusha ou Ran en sont de parfaits exemples.
30 ans avant ces 2 œuvres, dès 1957, Le Château de l'araignée montre à la fois la passion du réalisateur pour cette période historique mais également son inventivité.
Adaptation de Mc Beth dans ce moyen-âge nippon qu'il affectionne tant, le film n'est pas que cela.
Un acteur fétiche
L'expressionnisme un peu désuet de Toshirō Mifune sert à merveille le mélange si souvent utilisé entre cinéma et théâtre Nô.
Il joue également dans Sanjuro ou les 7 samourais.
Cinéma et théâtre Nô.
Et si l'acteur fait merveille, c'est que Kurosawa reprend certains des codes de cet art théâtral japonais pour les projeter sur la grande toile.
- Expressionnisme des visages comme autant de masques (portés donc ici à merveille par Mifune mais également par son épouse par qui la tragédie arrivera).
- Mise en scène dans des lieux clos. Les salles de repas ou de réunion des généraux sont les lieux principaux dans lesquelles s'étendent les dialogues. Les déambulations ne sont finalement que les "virgules" qui servent de transition au récit. Les combats ne sont pas encore mis en scène ou si peu...
- Présence marquée d'un personnage religieux ou aux pouvoirs surnaturels, qui scelle la destinée du protagonistes (ici un esprit de la forêt).
- Danse et musique qui sont incorporées réciproquement telle quelle dans le film (notamment par l'un des invités du nouveau suzerain) ou en support de la mise en scène.
A l'arrivée une œuvre maitrisée qui démontre le talent de mise en scène de Kurosawa mais également la puissante filiation de ses œuvres dans la culture du Japon.
Indispensable pour les fans d'Akira Kurosawa.