… viennent les temps douloureux.
Le film d'Yves Robert "Le château de ma mère" est une suite de "la gloire de mon père" qui suit fidèlement la trame du roman à quelques bémols près. La scène de la lettre de "l'hermite des collines" du premier film fait partie du roman "le château de ma mère" et le chapitre relatif à l'amourette avec Isabelle Cassignol fait partie du "temps des secrets".
Quand on prend un peu de recul sur les deux films, on s'aperçoit que Yves Robert a finalement fait un ensemble assez cohérent des souvenirs d'enfance de Pagnol en intégrant le chapitre du temps des secrets qui chronologiquement se situerait plutôt pendant le même été que celui décrit dans "le château de ma mère".
Ce deuxième film d'Yves Robert est beaucoup plus grave que le premier car, comme Marcel Pagnol, projetant les destinées de ses proches, le dit si bien :
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Nathalie Roussel est le personnage un peu central du film. Elle illumine toujours le spectacle de sa douceur rayonnante. Elle est la mère et l'épouse qu'on ne peut pas ne pas aimer. Elle joue son rôle à la perfection et montre un personnage à la fois fragile et pourtant capable de décision quand ses proches fléchissent. Certains portraits sont magnifiques et poignants comme ceux où elle étreint – douloureusement – le bouquet de roses rouges sur sa robe blanche alors qu'un sombre pressentiment la submerge. Elle est inoubliable dans son rôle.
Philippe Caubère apporte de la nuance au personnage entier et triomphant du premier opus. Une brèche dans ses certitudes et l'édifice est prêt à s'écrouler : "comme on est faible quand on a tort".
Que dire des autres nouveaux personnages de ce deuxième film ?
Jean Carmet, excellent dans le rôle du garde "par qui le scandale arrive"
Jean Rochefort dans le rôle d'Adolphe Cassignol, le poète grand amateur d'absinthe et père de l'impertinente Isabelle, semble cabotiner un peu beaucoup.
Ce deuxième volet des souvenirs d'enfance m'a paru tout aussi réussi que le premier même si c'est pour des raisons différentes. La chute finale, strictement identique mot pour mot au roman, est inoubliable.