Mauro Bolignini raconte l'aventure picaresque et initiatique d'une jeune fille de l'aristocratie fuyant la guerre habillée en soldat. Faisant route aux côtés du mâle capitaine Alcibiade, recruteur de volontaires pour ces guerres en dentelle et sorte de Don Quichotte au petit pied. Madeleine, devenue Théodore, sème le trouble par son physique et son charme équivoques...
Le personnage travesti de Catherine Spaak introduit, dans film soigné et joliment costumé, une comédie amoureuse qui s'amuse des désirs interdits qu'inspire l'héroïne. Le chevalier de Maupin, ainsi que Madeleine se nomme, ne compte, en effet, pas tant de soupirantes que de soupirants, parmi lesquels Alcibiade, à l'évidence troublé et honteux.
Robert Hossein, habitué aux rôles de séducteurs cyniques, trouve ici un emploi sympathique qui touche presque à l'autodérision. Il forme avec la charmante Catherine Spaak un aimable duo au sein d'un casting italien (co-production oblige) moins brillant.
Cependant, Bolognini n'est pas Monicelli et pas précisément un amuseur. Aussi, cette comédie fondée sur la confusion des sexes parait manquer de truculence, d'un scénario, adapté de Théophile Gautier, plus imaginatif et d'une action plus ample.