"When worlds collide", c'est un film catastrophe des années début 50. Forcément, à l'époque on n'avait pas encore voyagé sur la lune, il devait alors être difficile d'imaginer comment un voyage spatial dans de telles circonstances (fin du monde, aller sur une autre planète) pourrait se passer.
Le film n'est pas très bon. Ca se regarde sans trop de peine, certes, mais il est difficile de s'extasier devant cette oeuvre. Ca a mal vieilli. Mais ce n'est pas juste à cause du côté technique peu crédible. Le scénario en soi n'est pas très brillant. C'est la façon dont toute l'affaire se déroule qui est tout simplement peu crédible. Par exemple, les gens n'attendraient pas la dernière minute pour se révolter et avoir leur place dans la navette. Pire, la façon dont les situations s'enchaînent n'évitent pas le ridicule, et l'on rit souvent aux dépens du film. Les personnages sont kitsch tout comme les relations qu'ils entretiennent entre eux.
Le héros à lui tout seul représente toutes les incohérences du scénario, tant du point de vue technique que relationnel. On n'y croit pas une seule seconde à ce pilote qui ne veut pas partir 'pour raisons personnelles' et puis qui tombe dans le 'piège' de son ancien rival, ce qui a pour conséquence de le convaincre de rester à bord. Rival qui est heureux que le héros se tape sa copine... Le plus grotesque est que le meilleur pilote qualifié pour manier l'engin est... notre héros... qui pourtant n'avait jusque là piloté que des avions...
La mise en scène n'aide pas vraiment non plus. Kitsch à souhait, pas vraiment d'inventivité, ça ressemble à un simple téléfilm. Si des réalisateurs comme Langs ou Welles ont contribué à l'avancée cinématographique, Rudolph Maté, au travers de ce film, fait régresser le médium, se cantonnant à des plans d'ensemble ponctués de quelques insignifiants travelling. Les effets spéciaux sont assez lamentables également, sans doute grâce à la technicolor trahissant les décors artificiels.
Bref Le choc des mondes se trouve aux limites du film Z (personne n'a l'air de connaître son métier, que ce soit l'équipe artistique ou technique), on rit de temps à autres du ridicule du film, et le reste du temps on regarde sans vraiment ressentir quoi que ce soit. Peut être la fascination d'une naïveté déconcertante (ce qui peut souvent être touchant, mais vu que le réalisateur lui même ne semble pas y croire et n'apporte aucune magie, l'objectif émotionnello-nostalgico-kitsch passe à la trappe). Il ne faut donc pas courir pour voir ce film.