Voici donc une production anglo-américaine réalisé par un suédois et interprété par un casting international pour raconter l'histoire... d'un petit village français au début des années 60. Autant le dire tout de suite : Lasse Hallström a sorti son plus bel académisme pour mettre tout cela en images, si bien que le début peut paraître assez pesant, pour ne pas dire légèrement ennuyeux. Heureusement, malgré l'aspect extrêmement classique de la mise en scène et du récit, on se laisse rapidement prendre par le charme de son émouvante héroïne et de cette ravissante bourgade, d'autant qu'une fois n'est pas coutume, les personnages secondaires sont remarquablement exploités et ont tous un rôle à jouer. C'est drôle, il n'y a vraiment rien d'exceptionnel dans « Le Chocolat », et pourtant cela se boit comme du petit lait, la cohérence du scénario et la crédibilité avec laquelle y évolue chacun y étant sans doute pour beaucoup. Porté qui plus est par une distribution très séduisante (Juliette Binoche, Judi Dench, Alfred Molina et Lena Olin en tête, même si au fond nous pourrions presque tous les citer), l'œuvre n'a pas beaucoup plus à proposer que 115 minutes de douceur et de légèreté : j'ai envie de penser que c'est largement suffisant pour se laisser tenter. Anecdotique donc, mais savoureux.