D’une théâtralité revendiquée avec une mise en scène presque absente, des personnages pathétiques, une action intérieure basée sur les échanges et les tensions internes, Le ciel rouge cherche suicidairement à intéresser le spectateur avec un personnage principal totalement détestable et antipathique (Léon), des dialogues d’une grande médiocrité, une invraisemblance continue qui traverse chaque scène, un scénario bancal, un jeu d’acteurs grossier et antinaturel, un manque criard de nuance et de subtilité, une réflexion caricaturale, si bien que la comparaison ou tout du moins la prétendue filiation avec Rohmer semble totalement infondée – voire même insultante. La fin du film, où le pathos généreusement déversé vient mettre l’emphase, par opposition ou contraste, sur le ridicule du personnage principal Léon (au cas où les spectateurs très limités ne l’auraient pas compris), démontre bien l’incapacité de Christian Petzold à raconter.
Un film hautement regrettable.
P.S.: Mention spéciale pour le critique de Télérama Frédéric Strauss qui voit en Félix "un copain au look rasta". Sans commentaire.