Des champignons plein les bottes
Ha cette famille de bûcherons ! Ce qui est marrant c'est que cette famille soit composée de sex-symbols alors qu'à priori, quand on s'imagine un bûcheron, ce serait plutôt le genre un peu gros, barbu, sale, la gueule cassée. Et je ne parle même pas de leurs femmes... mais c'est ça le cinéma aussi !
Le scénario comporte quelques faiblesses, notamment celle d'être décousu. En effet, on suit un peu tous les membres, du coup, difficile de rester focalisé sur un objectif principal. C'est un peu dommage, car cela donne lieu à quelques chutes de rythme, surtout qu'on s'attend à ce que le petit Leeland soit celui que l'on suivra du début à la fin, puisque sa fraîcheur permet de nous identifier à lui et ainsi de pénétrer dans cet univers viril tout en ayant les réponses à nos questions. Alors quand on passe aux autres personnages, ça fait un peu bizarre. Ceci dit, ils sont tous très intéressants. Juste regrettable que le film ne soit pas plus long afin de tous les développer davantage. Pour le reste, le film offre de très belle séquence, tant au niveau relationnel que documentaire (cette première scène où l'on coupe de l'arbre est tout simplement bluffante, l'écriture dépendant grandement du montage). Et puis il y a cette scène d'apnée, dont je ne dirai rien de plus... Et cette fin... Non, vraiment, en dépit des chutes de rythme, le film a beaucoup à offrir.
De plus, Newman fait déjà preuve d'une grande maîtrise au niveau de la mise en scène ; ses plans sont rythmés, ses mouvements ont du sens, ses compositions très intéressantes (que ce soit en intérieur, en extérieur, en haut d'un arbre ou au milieu de machines). Et puis les acteurs sont tous très bons. Un grand rôle pour Fonda, mais aussi Sarrazin ou encore Remick (dont on regrette que le personnage n'ait pas un peu plus de scènes... apparemment une de ses scènes a été coupées, une scène impliquant d ela nudité en plus !).
Côté message, c'est assez ambigu. C'est sans doute noble de rester sur ses positions comme ça, mais quand de tels actes mènent les villageois à perdre leur boulot, ça devient un peu de l'égoïsme. Mais en même temps, ce n'ets pas vraiment ça le plus important dans ce film, non, c'est plutôt le noyau que forme cette famille, un noyau qui paraît invincible, mais dont une fissure mènera à l'éclat quasi total. Ce sont les eprsonnages qui sont au centre, peu importe ce qu'ils font.
Bref, une sacrée belle surprise. J'ai hâte de découvrir les autres films de Newman, mais ils ne sont pas simples à chopper malheureusement. Je saurai être patient !