Second film du beau Paulo qui semble avoir repris la bête des mains de Stuart Rosenberg, et qui nous raconte avec beaucoup de talent la vie de cette famille de bûcherons dégénérés de l’Orégon.

Déjà, leur maison est chouette, par rapport à la petite ville de bouseux, c’est de l’autre côté du fleuve, faut prendre le canot et moi je dis qu’une maison avec son propre débarcadère, c’est la classe assurée…

Après, ils sont bien sauvages, il y a papa Stamper, joué par Henry Fonda, crade au possible, et plein de petits Stamper de divers lits qui se mélangent plus ou moins… Paulo c’est Hank, c’est un peu lui qui dirige vu que le vieux a un bras dans le plâtre… Un jour, au gré d’un séjour en prison, il ramasse la nièce du geôlier et la rapporte avec lui, du coup il y a Lee Remick en plus, c’est pratique pour faire la bouffe et la lessive, mais faut pas trop parler, c’est un film d’hommes… Il y a Richard Jaeckel aussi avec femme et gosses, vous savez, le sergent nabot des Douze salopards, c’est lui, il est toujours bien dans un petit coin de film, il dérange jamais… Et puis, à un moment, c’est le retour du fils prodigue, le héros d’On achève bien les chevaux, Michael Sarrazin, il revient de la ville, a les cheveux un peu longs et un chouilla plus de cervelles que les autres, trois bonnes raisons pour sa famille de se foutre de sa gueule à longueur de temps…

Les histoires de familles remontent un peu, donc, c’est pas toujours joyeux, surtout que les bûcherons sont indépendants et n’ont aucune envie de suivre les ordres des gars du villages, d’autre bûcherons, mais encore plus dégénérés, la preuve ils sont syndiqués, même que c’est un peu le problème là, ils sont tous en grève et voudraient bien forcer la famille à faire de même, le fait de ne pas avoir leur mot à dire sur le sujet n’a pas l’air de les gêner trop, et c’est pas la folle ambiance chez les pécores…

Bûcheron, comme ça, c’est glamour, ça me parle presque, mais là nous sommes en 1970, on fait ça à la grue et à la tronçonneuse et on saccage des montagnes entières comme de rien… Du coup, c’est plus des masses glamour, mais ça reste fascinant, Paulo filme ça très bien, sans s’attarder trop et pourtant on comprend tout les détails avec un plaisir enfantin…

J’aime bien quand les américains s’intéressent à la part sauvage de leur identité, ils ont beau être sans concession, comme ici, il y a toujours un fond de tendresse qui reste pour ses héritiers de pionniers, ces forts en gueule, ces irréductibles pour qui la liberté prime sur tout, sur la raison, sur les amis, la femme, la famille, la mort…

Semblerait que le film ressort en copie neuve à Paris et peut-être ailleurs, ça serait pas idiot de vous laisser tenter...
Torpenn
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le 16 août 2012

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Torpenn

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