Laissé pour mort sur le champ de bataille d'Eylau, le colonel Chabert revient 10 ans plus tard à Paris. Sa femme s'est remariée et ne semble pas vouloir le rencontrer. Assurément, l'un des plus grand rôles de Raimu, le plus dramatique en tous cas, dans ce récit de Balzac qui avait déjà fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 1911. Bon technicien, Le Hénaff a soigné sa mise en scène mais il manque un peu de nerf à toute la première partie du film. Et dès que l'action s'éloigne de Raimu, Le colonel Chabert perd largement de son intérêt avec une Marie Bell qui joue correctement mais sans plus. En revanche, belle prestation du toujours impeccable Aimé Clariond. Il faudrait revoir dans la foulée la dernière version du livre, signée Yves Angelo avec Depardieu, mais pas certain qu'elle soit vraiment supérieure à celle de Le Hénaff, tournée, faut-il le préciser, pendant les temps les plus sombres de l'Occupation.