Premier film en solo pour le mythique Sergio Leone, après deux collaborations avec respectivement Mario Bonnard et Robert Aldrich, Le colosse de Rhodes, malgré une violence un peu plus prononcée que d'autres films du genre, témoigne des difficultés de son réalisateur à s'écarter des codes traditionnels du péplum, comme il le fera brillamment avec le western.
On suit ici une histoire de complot et de rébellion sur l'île de Rhodes, aux mains d'une oligarchie despotique qui se sent invincible après la construction du fameux Colosse, gigantesque statut déversant le feu sur les assaillants.
Le mythe n'est ici finalement qu'un prétexte pour développer une histoire plutôt bien ficelée mais qui souffre tout de même de pas mal de longueurs et, bien entendu, d'un aspect kitsch propre au genre.
Les décors sont assez impressionnants, la mise en scène très soignée (l'une des très grandes qualités de Leone) et les acteurs sont plutôt convaincants.
Hélas, si l'ensemble se laisse globalement bien suivre, il manque ce petit quelque chose, ce sens aigu de la dramaturgie, que Leone développera brillamment par la suite et qui permettra de placer ses films au dessus de la mêlée d'autres du même genre et de la même époque.
Un brin trop classique donc, un péplum correct, qui pourra plaire aux amateurs du genre, mais ne transcendera pas plus que cela les autres.