Ce long-métrage existe t-il grâce au succès des Trois Mousquetaires ? Il y a de fortes chances à parier que oui. Une nouvelle histoire d’Alexandre Dumas adapté au goût du jour d’un roman de 1844, avec de grandes libertés pardonnables vu que ce n’est pas la première adaptation et que l’œuvre originale a près de 180 ans, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte réalisent une nouvelle version du Comte de Monte Cristo avec Pierre Niney incarnant le comte. Est-ce que cette nouvelle version est intéressante? C’est encore meilleur que « Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan ». Sincèrement, cette nouvelle version du Comte de Monte Cristo a été très bien gérée au point de valoir largement le coup de le voir au cinéma.
Positif
- Edmond Dantès (Pierre Niney) est jeune marin qui vient d’être promu capitaine pour avoir sauvé une femme de la noyade. C’est un homme très bon et qui veut juste vivre une belle vie avec la femme qu’il aime, Mercedès, mais qui va se retrouver accusé à tort d’une trahison dont il n’est pas responsable. Cette partie là est la bonne partie du personnage qu’on voit plus au début qu’autre chose et qui semble disparaître au fur et à mesure des choses.
- Le Comte de Monte-Cristo (Pierre Niney) est un homme froid et minutieux qui ne pense qu’à une seule chose, la vengeance, quitte à utiliser le maximum de personnes possibles. Le Comte n’est pas forcément attachant mais son envie de vengeance se tient, surtout qu’il n’a que ça comme objectif dans sa vie maintenant qu’Edmond pense avoir tout perdu. C’est comme une seconde personnalité obscure d’Edmond qui se réveille dans un cas extrême vu qu’il prend le relais mais il reste classe et très intéressant à suivre. Ces deux facettes rappelleraient beaucoup Bruce Wayne et Batman non ?
- Mercedes (Anaïs Demoustier) est la petite-amie d’Edmond qui cache sa relation à sa famille. C’est une jeune femme très attachante et qui semble réellement aimer Edmond de tout son cœur. En le pensant mort, elle a été dévastée mais aujourd’hui, elle est mariée à Fernand et on sent qu’elle n’a jamais oublié Edmond qui doit sûrement être son premier amour. Autant dire que Mercedes est la seule qui a encore espoir qu’Edmond va bien et qu’elle est toujours aussi attachante en restant fidèle à elle-même. Même si on a l’impression qu’elle a perdu quelque chose d’important en perdant Edmond.
- André de Villefort (Julien de Saint Jean) est un jeune homme qui a été enterré vivant quand il est né et a été sauvé par sa tante. Grâce au Comte, il a l’occasion de sortir de son institut et de se venger de l’homme qui a tenté de le tuer. André est un peu en retrait mais il est assez intéressant à suivre par son développement. On peut même le voir comme le Robin du film en vérité.
- Haydee (Anamaria Vartolomei) est une jeune fille que le Comte a recueilli après que Fernand ait assassiné son père sous ses yeux. Elle cherche à le venger plus que tout en aidant le comte et en séduisant Albert. Une jeune femme qui a perdu son cœur et n’a gardé que la vengeance mais qui va peut-être retrouver de son cœur petit à petit grâce à Albert.
- Albert De Morcerf (Vassili Schneider) est le jeune fils de Mercedes et de Fernand. C’est un jeune homme avec beaucoup d’énergie et beaucoup de coeur qui n’hésite pas à foncer quand il s’agit d’aider quelqu’un, surtout d’Haydee dont il est fou amoureux. Il rappelle un petit peu Edmond dans ses débuts, la même énergie, la même mentalité, c’est un personnage qui est réellement sympathique.
- L’Abbé Faria (Pierfrancesco Favino) est le voisin de cellule d’Edmond en prison. C’est un vieil homme intelligent qui a trouvé le moyen de creuser malgré les difficultés. Pour le peu qu’on le voit, il arrive à être attachant et à nous toucher un peu en acceptant d’aider Edmond à sortir de prison.
- Fernand de Morcerf (Bastien Douillon) est un grand ami d’Edmond, comme un membre de sa famille, et c’est un général respecté qui veut soutenir son ami sauf quand il s’agit de sa cousine. On voit venir qu’il va prendre les mauvaises décisions pour avoir Mecedès pour lui, ce qui peut se comprendre même si on approuve pas ses méthodes. C’est clairement le pire des traîtres envers Edmond car c’était son ami le plus proche et le voir agir ainsi pour avoir la future femme de son meilleur ami, ça le rend vraiment détestable.
- Gérard de Villefort (Laurent Lafitte) est un homme politique puissant qui accuse Edmond de trahison afin de protéger sa sœur. Enfin, il cherche surtout à protéger ses affaires et à cacher ses plus noirs secrets comme sa maîtresse par exemple. Un homme détestable comme jamais et qu’on a vraiment envie de voir payer pour tout ce qu’il a fait, sans parler de ce qu’il a pu faire et dont on a pas entendu parler. Ce qui est sûr, c’est qu’il est prêt à tout pour protéger ses affaires personnelles.
- Le Baron Danglard (Patrick Mille) est l’ancien capitaine d’Edmond dont le coté sans-cœur avait été dénoncé et en ayant perdu son poste à cause de lui. Sa vengeance est compréhensible mais c’est tout de même un immense sac à m*rd*. A l’arrivée du Comte, c’est un banquier qui n’hésite pas à vouloir de plus en plus d’argent et de profits tout en ne se souciant que de lui et des ses « puissants » amis.
- Évidemment, la seule évolution intéressante à suivre est celle d’Edmond qui est maintenant le Comte de Monte Cristo. On y suit un homme bon à qui tout commençait à réussir mais qui va se transformer au fur et à mesure que sa vie s’écroule avec son emprisonnement et son retour des années plus tard. Sans parler de l’évolution qu’il a par rapport à sa vengeance, c’est réellement très intéressant à suivre.
- Le long-métrage démarre par la découverte d’Edmond qui saute à l’eau pour sauver une femme malgré les interdictions de son capitaine. C’est une introduction efficace qui montre à quel point Edmond a du cœur et que c’est une des ses plus grandes qualités. En plus, ça marquera bien la différence entre Edmond Dantès et le Comte de Monte Cristo
- Mine de rien, la mise en scène est réellement bien gérée, elle est même plus qualitative que dans Les Trois Mousquetaires D’Artagnan et Milady. On y voit des plans réellement soignés dans la majorité avec une mise en scène qui arrive à bien faire comprendre les choses sans qu’on ait besoin de dialogue pour nous expliquer.
- Le symbolisme offre des éléments intéressants comme la vengeance pour Edmond (c’est tout ce qu’il lui reste en devenant le comte), certains personnages pour lui ainsi que pour Haydee et André ou encore les affaires et secrets de nos crapules. En tout cas, on peut dire que le symbolisme est très réussi ici.
- La photographie de ce long-métrage est magnifique. Sincèrement, la photographie est tellement bien travaillée qu’elle rend le tout visuellement très agréable à regarder pour les yeux, notamment pour les paysages et les décors qui sont sublimés par cette photographie.
- Sachant que l’histoire se passe au XIXème siècle, on arrive à y croire sans problème. Entre les bateaux, la manière dont les personnages s’expriment, les décors et les costumes, il faut reconnaître qu’on a réellement l’impression d’être au XIXème siècle.
- Concernant la fin, c’est un peu inattendu mais ça fonctionne. La fin marque bien l’évolution du comte de Monte Cristo mais également de certains personnages de son entourage, c’est réellement une très bonne manière de conclure le long-métrage.
- Mine de rien, la cruauté des enfoirés de ce long-métrage rend assez bien à l’écran. C’est sûrement du à la prestation des acteurs mais les personnages sont horriblement bien joués arrivent à nous faire ressentir du grand mépris pour eux.
- Les décors sont superbes. Quel que soit le lieu qui nous est montré, on y admire des décors magnifiques de tous les lieux du long-métrage. Mention spéciale au château du Comte de Monte Cristo qui a les plus beaux décors du film.
- Quelles magnifiques musiques ! Non sincèrement, écoutez les thèmes musicaux de ce long-métrage, ils sont réellement de toute beauté. Un régal pour les oreilles tout en racontant bien ce qui se passe à l’écran.
- On arrive à être pas mal surpris par ce qui se passe. Pas mal de choses se passent de manière intéressante sans qu’on s’y attende, et ça fait du bien d’être un peu surpris par ce que nous propose ce film.
- Les costumes sont très bien. En plus de bien définir chaque personnage à travers ceux-ci, on y retrouve des costumes magnifiquement fabriqués et qui s’intègrent bien à l’époque voulue.
Négatif
- Un des points les plus regrettables est peut-être certains éléments un petit peu rushés pour que le long-métrage ait le temps de tout mettre. Ça se ressent surtout avec Haydee qui semblait avoir un rôle un peu plus important à jouer et André, le fils adoptif du comte de Monte Cristo qui est un peu en retrait également. Ils ont tout de même un bon développement de personnage, juste qu’il aurait peut-être fallu les mettre un peu plus en avant, sans que ça fasse de l’ombre au Comte et à sa vengeance, bien sûr.
- On ne va pas se mentir, certains points de ce long-métrage sont un petit peu prévisibles, même sans avoir vu la bande-annonce comme ceux qui vont agir contre Edmond par exemple, on les voit venir dès leur première apparition à l’écran. Ça reste léger et pas très perturbant mais ça se voit venir en faisant attention.
- Malgré un bon travail de mise en scène, la caméra qui tremble un peu est assez discutable lors des discussions entre les personnages. Dans les quelques moments d’action du film, ça va, mais dans les moments calmes, ça passe beaucoup moins…
- En terme de tension, c’est un peu critiquable. Malgré les tentatives, on arrive jamais à réellement ressentir de la tension pour le Comte, ses alliés ou même ses ennemis. C’est un détail mais une meilleure tension aurait été une bonne chose.
- En terme d’émotion, c’est pas mal mais rien de plus. Malgré les tentatives, on est pas forcément pleinement investi émotionnellement avec nos personnages, même si ils ont des bonnes motivations pour agir ainsi.
!!! PARTIE SPOIL !!!
La trahison d’Edmond vient du fait qu’ils ont trouvé une lettre signée de Napoléon (considéré comme un traître) dans sa bible, alors qu’il s’agit de la lettre que Danglard avait prise à la femme sauvée et qu’il a mis dans la bible d’Edmond pour se venger. Quant à Fernand, il a réellement essayé de le sauver au début mais Gérard a réussi à le convaincre de le laisser prendre sur lui, sachant que celui-ci savait que ça venait de sa sœur. On parle d’un homme qui a étranglé sa sœur après ça et l’a vendu en tant que catin pour protéger ses affaires. Non mais, le Comte a de très bonnes raisons de se venger d’eux, même si il en devient obsédé et qu’Edmond semble disparaître.
Il y a peu de morts mais il y en a quand même. En fait, on a Gérard qui se fait poignarder par André alors qu’il ne devait pas intervenir, et on a André qui se fait abattre après ça car, comme le Comte, il n’avait que la vengeance à laquelle s’accrocher.
Au final, Le Comte de Monte Cristo a beau paraître long sur le papier avec ses 2h58, c’est tout de même un très bon film français avec lequel on ne voit pas trop le temps passer. On a des décors sublimes, des personnages bien développés, un jeu d’acteur au top, des musiques de toute beauté, une mise en scène très soignée et une évolution intéressante de notre protagoniste. Après, il est vrai qu’il y a des éléments un petit peu rushés, que que la caméra tremblante gêne un petit peu et que la tension n’est pas très efficace. Malgré ça, c’est tout de même un très bon film qui mérite du soutien, surtout pendant la fête du cinéma. Allez le voir si ce n’est pas déjà fait car ça vaut réellement le coup d’être vu au cinéma.