L'inexorable vague de la vengeance...

Sans même avoir regardé la bande annonce, Le Comte de Monte-Cristo, sur les seuls noms de Pierre Niney, Anaïs de Moustier et Laurent Laffite me donnait l'envie de me jeter à l'eau.

Adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas, grand pourvoyeur d'aventures littéraires hautes en couleurs, je ne pouvais qu'embarquer sur le pont et souhaiter hisser la grand voile. J'espérais que cette traversée de presque trois heures me ferait respirer le grand air du large.

Si le récit et la mise en scène témoignent d'un grand classicisme, ils se révèlent toutefois d'une réelle efficacité. La mise en place de la situation et des protagonistes se révèle sans surprise mais pose bien les enjeux : jalousie, trahison qui seront suivies de la très jubilatoire vengeance, ourdie de longue date durant d'interminables années de geôle. Pierre Niney endosse parfaitement le costume du futur capitaine de navire qui voit sa vie dévastée par une dénonciation calomnieuse. Les atours du vengeur lui siéront encore mieux. J'adore les personnages de méchants campés par Laurent Lafitte (je songe à celui de l'officier dans Au revoir là-haut) et le procureur De Villefort n'y fera pas exception. Tout en rouerie, il est le méchant calculateur par excellence. Je dédierai une mention spéciale à Patrick Mille, sombre capitaine dont la brutalité n'a d'égale que le cynisme. Anaïs De Moustier est égale à elle-même, lumineuse ou tourmentée, selon les besoins de son personnage.

Le spectateur est ainsi, grâce à cette belle brochette d'interprètes, tenu en haleine durant les trois heures de la projection qui se dévident sans ennui aucun. La musique, vraiment plaisante, apporte le supplément nécessaire pour une immersion totale dans ce drame du XIXème.

On pourra relever ça et là quelques incongruités mais elles ne m'ont pas gêné davantage que cela. Un film de cape et d'épée réussi, c'est une aventure qui séduit manifestement le public qui se rend en masse dans les salles obscures pour suivre les aventures d'Emond Dantès.