LE MANIÉRISME EST-IL UNE QUALITÉ OU UN DÉFAUT ?

Ayant entendu parler de ce film tout l'été comme si c'était la huitième merveille du monde, je ne pouvais décemment pas passer à côté de cette nouvelle adaptation de Dumas sur grand écran mais ayant été déçu par les deux derniers films sur d'Artagnan, j'allais quand même le voir à reculons.

Tout d'abord au niveau des qualités, le long métrage a été soigné au niveau du choix des acteurs (En particulier Pierre Niney qui se montre très convaincant dans le rôle titre), des décors, des costumes et des effets spéciaux, c'est indéniable. Cependant un film bien emballé ne fait pas un grand film et le scénario pêche par de grosses ficelles scénaristiques, il est beaucoup trop long pour son bien (Le faire en deux parties aurait été plus cohérent) et la mise en scène gâche toutes les qualités de la production. En effet, les deux réalisateurs usent et abusent des travellings pour apporter du rythme, les effets théâtraux se multiplient comme des petits pain et les ralentis sont exploités abusivement pour souligner certains moments sans parler de la musique ostentatoire qui surligne tout ce qui passe avec des gros sabots.

Pour conclure si je n'ai pas eu envie de bâcher gratuitement cette adaptation soignée sur la forme juste pour faire mon intéressant et montrer que je suis plus intelligent que la plèbe, je n'ai pu m'empêcher d'avoir la désagréable impression d'assister à un long clip de Laurent Boutonnat avec tous les tics clichés du genre qui poussait le maniérisme à son paroxysme pour déboucher sur une mise en scène bien trop souvent grossière et un récit exploitant bien trop les facilités scénaristiques pour parvenir à le faire tenir en trois heures. Dommage.