Jouons à Ni oui Niney

Purée c'est pas possible, c'est tellement long. Et ce film a bien marché, ce qui veut dire qu'on va s'en taper d'autres, gé-nial... J'ai lu que c'était mieux foutu que les Mousquetaires, notamment au niveau des combats... c'est plus classique, c'est sûr, mais en jouant de la comparaison je m'attendais à ce qu'il y ait plus de combats... alors qu'en fait il n'y en a que très peu, alors forcément je comprends que ce soit plus académique.

Le récit est assommant. La mise en place prend littéralement une heure du film, c'est beaucoup trop long. Et pourtant, à cause de la densité du scénario, le rythme est soutenu, on a l'impression que spectateurs et personnages sont bousculés et pressés pour arriver à la scène suivante. Je ne me souviens plus de la qualité des dialogues de Dumas, ce qui est sûr c'est que ça ne marche pas des masses ici, c'est souvent grotesque et cliché, ça fait sourire, on n'y croit pas. Peut-être parce que le film se veut trop sérieux ? On évite l'humour lourdingue des Mousquetaires, c'est sûr, mais on évite tout aussi, sauf l'humour involontaire.

Excusez-moi, mais par moment je m'attendais à ce que Niney lâche une vanne ; franchement y aurait trop moyen de sortir une autre version, avec juste des punchlines marrantes, parce que c'est tellement ridicule tout le temps, qu'on se croirait déjà dan une parodie qui s'ignore il ne manque que quelques intentions comiques conscientes pour que ça en devienne un chef d'oeuvre d'humour (et je le pense).

Que ce soit cette longue évasion, les échanges philosophiques de comptoir, cette vengeance qui se déroule trop bien, qui est à la fois tirée par les cheveux et basique, cette mise en place qui nous montre combien le jeune héros était heureux avant de se faire trahir, TOUT est drôle dans ce film. Le plus surprenant, c'est qu'on assiste à un truc pas très recommandable moralement, mais que jusqu'au bout il y a quelque chose de beau, de romantique, de bien dans ce que le comte fait... alors qu'en fait il se montre aussi horrible que ses adversaires ; il me semble que c'est censé être un récit sombre et non un feel good movie où il faut attendre la toute fin pour comprendre que c'est quand même pas top de chercher la vengeance à tout prix, car ça gâche tout... mais bon la prod aurait facilement pu changer la fin et réunir les deux tourtereaux tant rien ne vient vraiment nous mettre en garde sur cette trajectoire durant le film.

En fait, le film ne prend pas assez de risque, ne développe aucun thème ; oui, c'est un blockbuster, mais ça n'empêche pas de nourrir la réflexion. Ou alors faut y aller plus fort dans le côté actioner au lieu de miser sur de longs échanges avec des répliques bas du front.

Côté mise en scène on ressent la volonté de faire comme les américains, avec des plans épiques, des gens qui font du cheval, de beaux costumes des énormes décors. Et le film a dû coûter bien cher. Le souci, c'est que la technique n'est pas au point, que le découpage paraît parfois un peu aléatoire, que le timing du montage n'est pas nickel, du coup certaines séquences en deviennent un peu risibles. Ou juste maladroites.

Et puis ce masque... bon sang, mais c'est la même tronche que Niney mais en plus bouffi. En fait, si je devais imaginer Niney qui prend du Botox, ça ressemblerait à ça. Ils auraient quand même pu trouver autre chose. Et puis les performances sont certes très premier degré comme dans un film ricain mais ces derniers comportent une légère retenue ou un chouilla de subtilité, ici vraiment, ça fait très parodie des Nuls ou des Inconnus ou de Niney tout simplement. Et pourquoi ce tatouage sur le dos de Niney ... ?

Bref, j'ai pas accroché.