En 1975 sortent les deux films les plus connus de William Friedkin : L’Exorciste et French Connection. Pour lui tout semble possible et les productions lui ouvrent leurs portes. Il décide ainsi d’adapter "Le Salaire de la peur", le roman de Georges Arnaud, mis en scène en 1953 par H.G Clouzot. Mais Sorcerer va passer inaperçu sur les écrans, au point de ne jamais faire de sortie DVD Française, encore maintenant. Donc pour le voir il vous faudra acquérir le blu-ray américain avec sous titres français, ou avoir un pur pote comme Bertrand Dignat


Quatre criminels en fuite se retrouvent coincés dans les bas fonds de l’Amérique du Sud, gagnant une misère et se tuant au boulot. L’espoir de s’en sortir arrive alors lorsqu’on leur propose de transporter deux camions remplit de nitroglycérine en pleine jungle en échange d’une grande somme d’argent.


Le tournage est un enfer qui rappel celui vécu par F.F Coppola pour Apocalypse Now, où encore Werner Herzog pour Aguirre, la colère de Dieu et Fitzcarraldo. Et parmi les problèmes rencontrés, vient en premier lieu le casting. Les trois acteurs prévus à la base était Steve McQueen, Marcello Mastroianni et Lino Ventura. Un casting de rêve. Mais au fur et à mesure les trois vont démissionner. McQueen vient de se marier et veut son épouse comme actrice dans le film. Friedkin refuse tout compromis et McQueen démissionne. Il se rend ensuite à Rome où Chiara Mastroianni vient de naitre et Deneuve refuse que son mari et sa fille se retrouve dans la jungle équatoriale. Nouvelle démission. C’est ensuite au tour de Lino Ventura de décliner l’offre. Le doute s’installe, mais Universal persiste et recrute alors deux acteurs : Roy Scheider (Les dents de la mer) et Bruno Cremer (Maigret). Les remplaçants font le boulot, et même de façon magistral. Que ce soit Roy Scheider ou Cremer, les deux sont à la fois méconnaissables et incroyables. Le tournage débute dans une ambiance de guerre civil, de maladies et de gros doutes des productions engagées. C’est en arrivant sur les lieux du tournage que Friedkin donne un nom à chacun des camions. Le premier sera Lazarus et le second Sorcerer, en référence à l’album de Miles Davis et qui donnera son nom au film.



Le film débute sur une longue introduction présentant les trois principaux protagonistes. Manzon est banquier à Paris et risque la prison pour spéculation. Scanlon est un escroc New-Yorkais dont le dernier coup tourne mal et qui se retrouve recherché par des truands. Kassem, terroriste arabe, a la police à ses trousses pour avoir organisé un attentat à Jérusalem. Les trois prennent alors la fuite et l’histoire peut commencer dans une raffinerie de pétrole au fin fond de l’Amérique du Sud où ils vivent dans un bidonville. Friedkin installe tranquillement ses personnages et leur histoires dans la couleur et les beaux paysages, que l’on soit à Paris, New-York ou Jérusalem. Lorsqu’on arrive en Amérique du Sud, tout s’assombri, des visages au temps, des paysages à l’esprit. Tout n’est que misère, poussière et sueur. Mais les trois personnages que tout oppose se retrouvent alors engagés pour la seule mission qui pourra faire d’eux des hommes libres : Le fameux convoi!


La suite de la critique sur le site : Le cinema du Ghetto
Charlouille
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le 9 mai 2014

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Charlouille .

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