L'enfer vert.
Dédié au cinéaste Henri-Georges Clouzot, "Sorcerer" est en effet un remake de son film "Le salaire de la peur", ou plutôt une seconde adaptation du roman de Georges Arnaud. Souhaitant au départ...
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le 18 janv. 2015
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Difficile de parler du film sans évoquer son tournage houleux, son échec commercial cuisant, mais au fond, ce qui restera, c'est ce qu'on voit à l'écran.
Car Sorcerer est et restera comme un film incroyable, d'un nihilisme fou pour un film de Studio et qui reflète en cela la vision de William Friedkin. Du roman de George Arnaud (et le film de Clouzot), le réalisateur reprend surtout le canevas initial, à savoir des hommes d'horizons différents qui vont devoir convoyer un produit dangereux (ici, de la nitroglycérine via deux camions) en Amérique du Sud en dépit des évènements extérieurs qui se mettent en branle, comme les fortes pluies...
La grande idée du film est de ne pas avoir choisi de stars, en dépit du choix initial de Friedkin, car aussi bien Roy Scheider que Bruno Cremer, Francisco Rabal et Amidou, tous sont immenses, malgré que ce soient tous des ordures dans leurs styles respectifs (voleur, tueur...), car il n'y a pas de héros dans ce film. Tous sont en effet des hommes en fuite en Amérique, pour échapper à leur destinée, et c'est un mot qui reviendra souvent dans le film ; Destin, car on n'y échappe pas...
D'ailleurs, il est souvent reproché la longue mise en place du film, car on démarre avec les quatre introductions représentant les personnages principaux, mais c'est mieux pour les axer dans leur réalité, et pour montrer que non, on ne peut pas représenter de la sympathie pour eux.
Après, le film a son lot de scènes très fortes, dont celle du pont, filmée comme la poursuite de French Connection mais au ralenti tellement le suspense est fort (le camion va-t-il chavirer ?), mais je souligne aussi celle de l'arbre, qui est également un modèle de suspens.
Les conditions de tournage ont certainement influé sur ce qu'on voit à l'écran, à l'image des acteurs qui paraissent exténués, souffrant de la très forte chaleur locale, et sur la sensation que tout ce qu'on voit a été tourné en direct, à l'instar d'une scène où on manque quand même d'écraser deux enfants.
Outre la réalisation et la direction artistique, soulignons aussi la très belle musique de Tangerine Dream (écrite d'ailleurs avant tournage, sur simple évocation de Friedkin à ses compositeurs !), qui donne un aspect presque irréel à ce qu'on voit.
Ça donne un résultat très impressionnant pour un film qui m'a laissé sur place. C'est même supérieur au remake de Clouzot, et ça donne au final un chef d’œuvre absolu !
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Créée
le 1 mars 2016
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