Vigilante est une société de transport de fond qui a été victime de multiple braquages ces derniers mois et s’apprête à être rachetée par une société américaine. Ça ne va pas fort au sein de la société et cela se ressent dans le moral des troupes. Alexandre Demarre vient tout juste d’être embauché, malgré un salaire de misère (d’à peine 1200€/mois), il se paie le luxe de dormir à l’hôtel (ce qui lui coûte bien plus que son salaire). Alexandre ne tarde pas à questionner ses collègues et à dresser le portrait de l’ensemble des salariés de la boîte. Que cherche-t-il ? Pourquoi-a-t-il voulu que sa chambre donne au-dessus du « centre-fort » de Vigilante ? Beaucoup de questions pour un personnage très énigmatique…
Le Convoyeur (2004) est le premier film (français) à s’intéresser aux convoyeurs de fond, Nicolas Boukhrief en profite pour y réaliser un polar social d’une rare noirceur et à la psychologie appuyée. Des personnages haut en couleur et comme on n’en voit plus (dépressifs, paranoïaques ou encore toxicomanes) et qui savent tous qu’ils mettent chaque jour leurs vies en danger en transportant des milliers d’euros dans leurs fourgons, mais qu’à cela ne tienne, ils aiment ne faire plus qu’un avec le danger.
En un rien de temps, le réalisateur parvient à nous immiscer au cœur de ce microcosme qui détonne et ne laisse clairement pas indifférent. La mise en scène nous offre de très beaux plans et surtout, une distribution au diapason, avec Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand, ainsi que de nombreux seconds-rôles tout aussi intéressants (Julien Boisselier, Philippe Laudenbach & Nicolas Marié).
Un polar très rentre-dedans, qui ne lésine pas sur les effets. Âpre et sans concession, une ambiance délétère et brillamment interprétée par Dupontel. A noter enfin, qu’un remake a vu le jour plus de 15ans après, avec Un homme en colère (2021) de Guy Ritchie, avec Jason Statham.
(critique rédigée en 2008, réactualisé en 2021)
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