Belmondo revient en ville après sept ans de prison et ça va chauffer pour les notables qui l'ont fait injustement condamné pour meurtre.
Le film d'Henri Verneuil est un virulent pamphlet contre la bourgeoisie de province, plus brutal, façon Clouzot, que corrosif, à la manière d'un Chabrol. Mais Verneuil n'ayant le talent ni de l'un ni de l'autre et, de surcroît, s'associant à un Michel Audiard ont les formules et sentences populistes à l'encontre des notables sont aussi complaisantes que réductrices, le film tourne vite à la démonstration méprisante et grossière, pleine de clichés sociaux autant que cinématographiques. On a même droit à la maison de passe ou l'on rencontre quelques personnalités locales en fâcheuses postures. C'est dire si elles sont détestables... La caricature est épaisse, le discours "politique" nul.
En matière de mise en scène, le film alterne les flashback relatifs à l'histoire de François Leclercq et aux péripéties qui l'on conduit à endosser un crime, et sa journée à Cournai où il déambule en attendant de régler ses comptes. En fait, son histoire est excessivement banale et très conventionnelle sur les plans scénaristiques et dramatiques. La plupart des retours en arrière ne s'imposent pas: on a déjà tout compris. Il est vrai que l'ellipse et les subtilités narratives, ce n'est pas l'apanage de Verneuil.
Quant au héros, mi-Leclercq, mi-Belmondo (plus Belmondo, d'ailleurs, tant l'acteur compose peu ce personnage creux, sans matière, dont le mépris et la rancune garantissaient pourtant une certaine profondeur), on suit ses pas dans la ville avec un ennui toujours plus grand.