Un ancien policier anéanti. Un ex-taulard violent et raciste. Et un musicien noir criblé de dettes de jeu. Ces trois hommes n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est qu’ils sont au bout du rouleau, qu’ils ont quelque chose à se prouver à eux-mêmes, et qu’ils vont participer à un braquage en apparence facile…
Davantage un drame qu’un polar, « Odds Against Tomorrow » met beaucoup de temps à démarrer. Le scénario insiste lourdement sur la déliquescence de nos protagonistes, et leur tentatives ratées de s’en sortir par leurs propres moyens. Se permettant aussi quelques digressions sur le jazz ! Les choses ne bougent réellement que dans le dernier quart d’heure, présentant le casse, dont l’issue est prévisible, s’agissant d’un film noir.
Néanmoins, malgré des personnages antipathiques, le film est porté par trois excellents acteurs qui y apportent beaucoup d’humanité. Tandis que la mise en scène de Robert Wise n’a rien d’anecdotique. Le réalisateur étant particulièrement à l’aise dans les scènes de rue, les choix de contre-plongées et de contraste noir & blanc donnant un aspect à la fois réaliste et légèrement baroque au récit.
Pour l’anecdote, la légende raconte qu’il s’agit de l’un des films préférés de Jean-Pierre Melville. Peu étonnant quand on voit les similitudes avec ses films, en particulier « Le Cercle Rouge » !