Tiré du roman éponyme de Pierre Schoendoerffer, le film relate les souvenirs d'un commandant de bord, dont il se sait malade, et de plusieurs de ses partenaires à propos d'un homme surnommé le crabe-tambour, à bord d'un chalutier.
J'avoue avoir mis beaucoup de temps avant de voir ce film, car sa réputation me faisait un peu peur ; couronné de Césars, sujet militaire... J'ai pris mon courage à deux mains et finalement, c'est vraiment bien, même si à mes yeux ça n'a pas la réussite totale de La 317e section.
Car il faut dire que son principal défaut est ce rythme lancinant ; quand Rochefort doit se faire injecter un médicament, il doit ouvrir son uniforme, remonter ses manches, Claude Rich (qui joue le médecin) trouver la veine et le piquer... ou alors les scènes sur le chalutier qui se répètent à l'envi. Sans oublier le restaurant vietnamien.
J'avoue que j'ai peut-être décroché à plusieurs moments, car indubitablement, le film souffre de ces longueurs ; je n'attends pas à voir du Samuel Fuller ou Anthony Mann, mais le rythme d'un film est, à l'instar de la respiration, très important, on doit être emporté.
A part ce (gros) bémol, il y a quand même de sacrés moments moments de cinéma, comme ces scènes impressionnantes où le chalutier fend la mer déchainée, donnant l'impression que la tête s'enfonce dans l'eau, ou la haute interprétation générale, aussi bien Rochefort, que Rich, ou Perrin, sans oublier le formidable Jacques Dufilho, et son irrésistible monologue sur la Bretagne lui a probablement valu un César bien mérité.
Le crabe-tambour est un film de qualité, que j'aurais voulu aimer davantage...