Les adaptations de romans d'Agatha Christie produites dans les années 70/80 ont toujours été pour moi de vrais plaisirs coupables. Plus de quarante après le film de Sydnet Lumet, Kenneth Branagh tente de relancer la machine (il semble qu'une nouvelle vague d'adaptations se profile si l'on en croit la toute fin du long-métrage) en offrant sa version du Crime de l'Orient Express, sans parvenir toutefois à l'égaler.
Si les techniques actuelles permettent d'offrir des décors extérieurs plus impressionnants, la scène de l'avalanche, inutilement spectaculaire, vient rappeler que parfois le mieux est l'ennemi du bien. Derrière la caméra, Branagh tente de s'approprier le train et son espace (via des plans-séquence notamment), pour un résultat plus ou moins efficace.
Le point fort du film, c'est évidemment le cœur de l'intrigue, toujours aussi poignant, implacable et retranscrit ici efficacement. Quelques nouveautés, dont un prologue à Jérusalem assez savoureux et rythmé, mais beaucoup moins intense que celui proposé dans la version de Lumet. Au cours de l'enquête, des événements là aussi rajoutés vont relancer l'action, mais de manière bien trop artificielle.
Autre point fort, le casting, chacun prenant beaucoup de plaisir dans son interprétation (dont Michelle Pfeiffer, que l'on retrouve également dans la sublime chanson du générique de fin). L'acteur-producteur-réalisateur Kenneth Branagh offre quant à lui une version de Hercule Poirot assez convaincante, plus moderne et plus sombre (même si cet aspect, souligné à maintes reprises via la photo d'une femme, n'est pas vraiment approfondi), mais prend parfois beaucoup de place, notamment dans un final là aussi un peu grandiloquent.