Hitchcock tourne avec Grace, quelle irrésistible perspective
Dans le plus pur style du Sir Alfred, une histoire de mari qui veut tuer sa femme, en Machiavel majeur.
Le dit gredin est impressionnant de calme, constance, intelligence dans l'improvisation, aplomb face à ce policier tenace, diablement sympathique.
Les deux débordent d'ailleurs de flegme tout britannique, jusqu'au dénouement incongru dans sa normalité, ou en tout cas l'attitude des protagonistes.
Le plus appréciable est sans doute dans la tension que réussit à instaurer Hitchcock, sur la base d'un scénario somme toute très banal, et avec des décors minimalistes.
Tout réside dans la mise en scène, le talent consommé des acteurs et les rebondissements savamment distillés tout au long de la petite heure et demie du film, qui ne laisse jamais au spectateur le temps de s'ennuyer, ni même de trop réfléchir.
Et pourtant on les cherche, ces failles dans le raisonnement des uns et des autres.
On se prend à jouer au détective en herbe, mais on a beau faire, malgré l'âge du film et tous les polars qu'on a pu bouffer au ciné et en séries, bien malin qui dénouera les ficelles très en avance.
Mention spéciale également à la mise en place, dont le petit grain de sable dans la machinerie est aussi insignifiant que crédible.
C'était bien trop simple et presque parfait pour réussir.
Délectable.