Le crime était presque parfait par Kroakkroqgar
Ce qui frappe dans ‘Le crime était presque parfait’, c’est sa paternité évidente avec la série ‘Columbo’. Dans les deux, le mécanisme du meurtre est savamment détaillé au spectateur, le seul mystère résidant dans l’infime erreur du criminel. L’inspiration de la série portée par Peter Falk est d’autant plus flagrante que ce dernier reprend à l’identique les caractéristiques de l’inspecteur chargé de l’affaire.
Au-delà de ce principe novateur dans le traitement d’une enquête policière, c’est principalement grâce au talent de metteur en scène d’Alfred Hitchcock que le film se révèle génial. Le maître du suspense n’usurpe pas sa réputation, et joue à la fois avec les nerfs des spectateurs et de ses personnages. Le plan manigancé par Tony risque de s’effondrer plus d’une fois, le succès de son entreprise ne tient en permanence qu’à un seul fil, et même si ce dernier n’en laisse rien paraître, la tension est écrasante.
Mais c’est également dans l’habilité de ce criminel que l’œuvre fascine. Alors que le destin semble s’acharner pour que le mari échoue, celui-ci fait preuve d’une intelligence phénoménale pour tourner les éléments en sa faveur. On suit donc avec un ferme intérêt son trafic des preuves et son jeu d’esquives jusqu’à son arrestation. En outre, l’acteur Ray Milland excelle dans ce rôle et en fait un personnage véritablement charismatique.
Un génial film policier.