Il est intéressant de noter qu'un autre huis clos sortira la même année se nommant "Fenetre sur cour" du même réalisateur. Deux films qui se répondent d'une certaine manière. L'un racontant un meurtre au plus près des personnages l'autre racontant un meurtre à travers d'un personnage voyeur. En sachant que dans le cinéma de Hitchcock, le spectateur est toujours dans la position de voyeur. Pour ce film, La scéne où la sublime Grace kelly (première collaboration avec Hitchcock) allongé sur le bureau en train d'étouffer, la main tendu vers l'écran comme pour nous appeler à l'aide le prouve. Il y aussi le travail sur le double. Quand Tony Wendice échafaude son plan avec Alexandre Swan, le jeu sur les ombres sont remarquables pour montrer la dualité de ses individus, leur part d'ombre. Et le fait que la caméra soit en plongée montre qu'ils se substituent à Dieux, qu'ils décident de la mort.
En celà, Hitchcock est considéré comme le Maitre du suspense, j'ajouterais le maitre du huis clos tellement ce film use d'idée de mise en scène astucieuse dans un espace limité. Il y a bien quelques scènes d'extérieures mais l'essentiel du récit se passe dans l'appartement des Wendice. Pour revenir au suspense, il est bien là. Mais plus pernicieux qu'à l'accoutumé. Hitchcock sait exactement où il veut nous diriger. La phrase dite par le personnage de Robert Cumming auteur de roman policier (grossièrement: "Le crime parfait existe mais uniquement sur le papier. Dans la réalité, il peut avoir tellement d'imprévu) nous sert d'accroche. Si bien que l'on est curieux de savoir comment il va réussir son plan. On en vient à un voyeurisme plus malsain puisqu'on se place du coté de l'assassin. Et la deuxième force du film est que ce rapport au voyeurisme est totalement inversé dans la dernière partie du film, comment vont-ils réussir à le confondre? A voir absolument et à revoir pour ceux l'ayant déjà vu
Un visionnage malsain /20