Titre inventé par un requin...
La première chose que l'on peut remarquer dans Le crocodile de la mort, c'est l'absence de ce sympathique Saurien. Mais chaque plan ou il apparaît explique en grande partie sa rareté : le film serait devenu un beau nanar animalier tellement l'animal fait faux. Tout l'intérêt du film est en fait de retrouver des éléments du "style" de Tobe Hooper : tueur bouseux accompagné d'un complice qui prend de drôles de repas, coin paumé sordide qui te donne juste envie de fuir, musique insupportable (idéale pour avoir un malaise), Marilyn Burns bâillonnée et ligotée à du mobilier, ... Le tout pour raconter une histoire de tueur en série plus ou moins vraie (Joe Ball s'est suicidé lorsque la police l'a appréhendé, et l'histoire du crocodile qui détruisait les corps n'a jamais été confirmée), mais très alléchante.
Le film recèle quelques morceaux de bravoures (grâce à la performance de Neville Brand qui réussit toujours à éviter le grand-guignol de très peu) mais qui n'empêchent pas l'ennui de s'installer progressivement. J'ai compris qu'Hooper avait quitté le tournage. Peut-être cela expliquerait le manque d'impact de certaines scènes. Mais le problème principal reste l'intrigue prétexte : le père et la soeur qui recherchent la fille prodigue devenue prostituée. Ces scènes d'enquête, mixées n'importe comment avec les scènes du motel, sont juste ennuyeuses. Sinon le traitement de l'histoire est assez incroyable : le tueur semble pris d'une frénésie meurtrière puisqu'il va s'attaquer dans le film à tous ses clients (inhabituellement nombreux cette nuit). On peut se demander : comment a-t-il fait jusque là pour vivre de son commerce et sans se faire soupçonner? Alors qu'en plus le shérif a une bonne opinion de lui!!