Première grosse production pour le jeune réalisateur Rob Savage après 2 essais assez convaincants en found footage au budget fauché : l'opportuniste mais néanmoins convaincant Host (coup de coeur personnel), et le plus aboutis mais très clivant Dashcam, nous avons donc ici droit à une énième adaptation d'une nouvelle du maître de l'horreur Stephen King, parue dans un recueil à la fin des années 70.
Et tout ce qu'on peut dire avec les films d'horreur adapté du King, c'est que nombreux s'y sont cassés les dents pour rendre une copie au mieux fidèle, au pire complètement à côté de la plaque.
Bon on va pas se mentir, Le Croque-mitaine est clairement une adaptation libre, très libre même, qui assume complètement de ne pas suivre à la lettre l'histoire originale.
Et ça marche, un peu, si on prend ce film comme une œuvre d'épouvante à part entière, tout les éléments sont réunis pour passer un bon moment.
La 1ere partie est rythmée et savament dosée, la bande son et la photographie y sont pour beaucoup dans l'intelligence des scènes de flippe, de nous suggérer l'horreur plutôt que de la montrer frontalement.
Le problème est qu'une fois passée la moitié du visionnage, on se dirige inévitablement vers un scénario de fin de film prévisible et casse gueule.
En effet, indubitablement la fin du film nous confronte directement avec l'antagoniste (assez raté pour le coup), et un dénouement ultra classique où les personnages déchirés par un deuil familial devront s'unir dans l'adversité pour s'en sortir.
Pour résumer, Le Croque-mitaine est plus un film "inspiré de" Stephen King, plutôt qu'une adaptation fidèle, Rob Savage prend énormément de liberté avec l'histoire de base et le traitement des personnages, peut être par soucis de rendre le film plus "commercial", mais ça n'empêche qu'on a quand même affaire à un bon film d'épouvante avec des moments de trouille qui fonctionnent réellement.
Peut être que le partit pris du film était de viser un public adolescent sans tomber dans les éternels clichés d'un film d'épouvante à la Conjuring etc..., en ce sens je pense que c'est une réussite.