Le Croque-mitaine : Quand l’horreur se croque à pleines dents… et s’effrite entre les molaires

Un croque-mitaine, mais sans la mâchoire


Le film nous vend du cauchemar, du vrai, du monstre tapi dans l’ombre, prêt à nous arracher des hurlements de terreur… sauf qu’au final, c’est plus du fantôme de Scooby-Doo que du Cthulhu. On te pose un monstre dans le noir, on te fait clignoter la lumière comme si on jouait avec l’interrupteur d’un chiotte d’autoroute, et on espère que tu te pisses dessus. Mais soyons sérieux : un croque-mitaine sans charisme, sans lore béton et sans une mise en scène qui te cloue sur place, c’est juste une mauvaise imitation de Pennywise sous crack.


Une ambiance qui hésite entre "sinistre" et "sieste"


Les décors sont cools, y’a du jeu d’ombre et de lumière qui sent le bon vieux Silent Hill, mais faut-il encore que ce soit au service de quelque chose ? Ici, c’est du flan, du vide, un peu comme si Guillermo del Toro s’était fait remplacer par un stagiaire sous anxiolytiques. La maison est sombre, les visages sont crispés, on dirait une réunion de famille chez les Targaryen, mais ça ne prend jamais vraiment. Tu veux nous foutre les jetons ? Mets-nous une menace qui hante, qui oppresse, pas un cache-cache foireux entre un monstre en CGI et des ados sous Lexomil.


Un deuil exploité avec la subtilité d’un épisode des Feux de l’amour


Là, on sent la volonté de jouer sur l’émotion, de donner un fond dramatique au récit. Problème : le dosage est à la truelle. On est censé s’attacher aux personnages, ressentir leur détresse, mais à force de nous marteler leur chagrin avec autant de finesse qu’un discours de Miss France, on finit par lever les yeux au ciel plutôt que de frissonner. Le père est aussi expressif qu’une bûche, la gamine passe son temps à pleurnicher, et la grande sœur semble sortie d’un épisode de Riverdale. Bref, le film veut te plonger dans la douleur… sauf qu’au bout d’un moment, c’est ta patience qui souffre.


L’horreur façon jumpscare : le fast-food du trouillomètre


On enchaîne les jumpscares comme si on matraquait le bouton attaque dans Dark Souls sans réfléchir. Ça surprend sur le coup, mais ça n’a aucune profondeur. L’épouvante, la vraie, c’est une montée en tension, un truc qui t’étouffe lentement avant de t’achever. Là, on te fait sursauter comme un chat qu’on surprend avec un concombre. À croire que les scénaristes ont maté trois vidéos de Five Nights at Freddy’s et se sont dit que ça suffisait pour faire peur.


Un croque-mitaine aussi flippant qu’un clown de kermesse


Et alors le monstre… parlons-en. Pas de charisme, pas d’histoire mémorable, juste un truc qui surgit du noir comme un mec bourré qui sort des chiottes d’un bar à 3h du matin. Un bon boogeyman, c’est une icône, un croque-mitaine qui te fait checker sous ton lit avant de dormir. Là, on est plus sur un type random que Freddy Krueger aurait recruté en stage d’observation. C’est du gâchis pur et simple.


Conclusion : À défaut de bouffer nos âmes, il nous bouffe notre temps


Le Croque-mitaine, c’est l’horreur version TikTok : des sursauts sans tension, du pathos mal dosé et un méchant aussi marquant qu’un post LinkedIn sur la motivation. Si t’as 14 ans et que t’as jamais vu un vrai film d’horreur, pourquoi pas, mais si t’as grandi avec The Thing, Shining ou L’Exorciste, passe ton chemin. Ici, la seule chose qui fout vraiment les jetons, c’est l’idée que quelqu’un ait pu croire que ce film méritait d’être produit.


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