Un boxeur qui s'apprêtait à atteindre les sommets meurt dans un accident d'avion (non, il n'y a pas de mauvais jeu de mots, juré... !!!). Il est amené suite à cela au ciel par un messager débutant. Mais une erreur de ce dernier fait que notre sportif est passé dans l'autre monde sans que ceci ait été prévu le moins du monde. Pour réparer cette énorme bourde, le protagoniste se retrouve en possession du corps d'un banquier véreux, fraîchement assassiné, par la femme de celui-ci avec l'aide du secrétaire de monsieur qui est bien évidemment aussi l'amant de madame. Notre personnage principal a accepté d'endosser un rôle pas vraiment pour lui contre la promesse d'avoir un autre corps sous peu, celui d'un boxeur qui doit mourir sur le ring. Mais le fait qu'il va tomber amoureux de la fille d'une des victimes du banquier ne va pas arranger les choses...
Pour ceux qui ont vu le film franchement moyen de Warren Beatty, Le Ciel peut attendre, ce résumé leur dira forcément quelque chose ; c'est normal puisqu'il s'agit du remake de ce film. Et pour tout avouer, comme dans 95/100 des cas, j'ai hautement préféré l'original.
Reste que l'original est malgré tout loin d'être parfait et a donc quelques défauts que je me dois de signaler. D'abord franchement avec un tel sujet, on aurait pu s'attendre à beaucoup plus d'audace et d'imagination du point de vue technique ; c'est même terne de ce point de vue. Un plus grand metteur en scène qu'Alexander Hall aurait certainement fait beaucoup mieux. Pour preuve, sur un sujet assez similaire, Michael Powell, cinq ans plus tard, réalisera une merveille technique et visuelle avec Une Question de vie ou de mort.
Ensuite, si globalement et sur les autres aspects du rôle, il est tout à fait convaincant, Robert Montgomery n'est guère crédible en champion de boxe, même si on part du principe que c'est un poids plume. Et pour finir, dans le rôle féminin principal, Evelyn Keyes manque un poil de charisme (ce qui ne sera pas du tout le cas, je précise, dans un film et un registre totalement différent comme Le Rôdeur !!!).
Mais reste que du point de vue de l'interprétation, on est pas mal gâté avec les seconds rôles, tous excellents, en particulier Claude Rains, en guide bienveillant, Edward Everett Horton, en messager gaffeur, et James Gleason, en entraîneur extravagant, qui assurent totalement et se taillent la part du lion.
Et aussi que le script est impeccablement écrit, ne ménageant pas le spectateur en ce qui concerne les rebondissements, et donnant une espèce de profondeur métaphysique touchante à l'ensemble quand il s'agit d'amour ou d'amitié.
En bref, une comédie, mélangeant les genres, romantique, policier, au-delà, qui se regarde avec bonheur.