Parfois, la simple évocation d'un film, la simple mention de son titre suffit à vous plonger dans une certaine rêverie, dans une douce nostalgie vous laissant avec une myriade d'étoiles dans les yeux. En ce qui me concerne, il suffit d'évoquer dans une discussion "Le dernier des Mohicans" pour que je fasse une crise d'épilepsie.
Le film de Michael Mann est pour moi synonyme de spectacle grandiose, de pure épopée digne des grands classiques de l'âge d'or d'Hollywood, comme si David Lean avait eu les moyens pyrotechniques des années 90. Quand je pense au "Dernier des Mohicans", la nature belle et sauvages, les coups de tomahawks, la partition magistrale de Trevor Jones et de Randy Edelman, la beautée fracassante de Madeleine Stowe et le charisme animal de Daniel Day-Lewis apparaissent dans mon esprit enfiévré.
Cinéaste graphique de génie, poussant chaque fois les codes esthétiques d'une décennie dans ses derniers retranchements, Michael Mann peint ici une véritable toile de maître d'une beauté exquise, se réappropriant totalement le classique de James Fenimore Cooper pour en faire un spectacle violent et foutrement romantique, culminant lors d'un climax au lyrisme fracassant, presque douloureux.