Michael Mann alterne les projets très américains et les films historiques dans son début de carrière. Le Dernier des Mohicans fait évidemment partie de la deuxième catégorie.
Comme d’habitude chez le bonhomme, l’exposition du film est d’une longueur incroyable, tant et si bien qu’à un moment donné, on ne sait plus quand le véritable nœud du scénario a commencé. Les acteurs, excellents, font passer la pilule, Daniel Day-Lewis et Russell Means en tête, sans oublier les quelques apparitions très intéressantes de Patrice Chéreau. Cependant, sa deuxième heure est absolument exceptionnelle, avec un troisième acte d’une puissance mémorable, véritable course poursuite entre les trois héros et le bad guy du film, le terrifiant Magua, joué par un excellent Wes Studi, en total contre-emploi. Le film prend alors une force incroyable, magnifié par une musique aujourd’hui légendaire et juste. On se prend alors à se demander pourquoi tout le film n’était pas comme ça. Ne serait-ce que l’embuscade des Hurons sur les Britanniques est impressionnante.
Le Dernier des Mohicans est un bon film, qui aurait mérité une meilleure introduction, afin de nous passionner autant que pendant sa deuxième heure. Un classique, dans tous les cas.