Alors que le succès semble déjà acquis pour le nouveau volet de la franchise Star Wars, j’attendais de pouvoir découvrir le film d’Amos Gitai. Il bénéficie d’une sortie plus confidentielle puisqu’il n’y a que 30 cinémas, en France, qui le diffuse en première semaine. Je devais, normalement, le visionner pendant le festival d’Histoire à Pessac qui était censé se dérouler au mois de novembre 2015 avec pour thématique principale « Un si proche Orient » (Titre prémonitoire, si l’on peut dire). Or, en raison des événements tragiques du 13 novembre, les organisateurs ont dû l’annuler, quasiment à la dernière minute, avant de le reporter en 2016. Alors qu’il était programmé à la même heure que le film de divertissement précité, la file d’attente pour le Gitai s’allongeait de plus en plus. Bien qu’étant dans une petite salle, elle fut entièrement remplie. Chose étonnante. J’en fis part à la femme assise à côté de moi en faisant une comparaison avec le Abrams. Elle me rétorqua : c’est surprenant et, en même temps, il y a en a marre qu’on ne parle et on ne voit que de ça. Je ne puis que lui répondre : C’est certain. Après les publicités et les bandes annonces de Au-delà des montagnes et Argentina, il commença… enfin !
Vingt-ans après, Amos Gitai revient sur cet événement qui secoua l’Israël, le 4 novembre 1995 : l’assassinat de Rabin. Il s’intéresse autant au contexte dans lequel cela s’est passé qu’à l’enquête qui a suivi. Bien que le début soit un peu long à se mettre en place, il va démontrer les manquements liés à la sécurité de l’homme politique qui ont contribué à cette situation. On nous brosse le portrait du tueur, tout en essayant de décrypter le mobile de son acte. Cela peut s’apparenter à un JFK israélien, mais sans tête d’affiche, pour donner une certaine authenticité à son propos. Le dernier Jour d’Yitzhak Rabin est un long métrage qui met en lumière les dissensions idéologiques et religieuses du peuple israélien pour trouver le chemin de la paix avec son ennemi de « toujours ». On peut parfois lui reprocher d’être trop bavard, mais c’est simplement pour expliquer et bien mettre en avant ce qui a conduit à un tel événement. Malgré cela, on voit que peu de choses changent, malgré les années qui passent…. Quand l’aspect religieux interfère dans la sphère politique, cela n’augure rien de bon. Et pas seulement pour le conflit israélo-palestinien !