Rendez-vous compte que Le Dernier Métro est l'un des deux seuls films de l'histoire du cinéma (avec Cyrano de Bergerac de J-P Rappeneau) a avoir remporté autant de Césars. Quand on le voit, on a vraiment beaucoup de mal à y croire.
En plus des Césars du meilleur film et du meilleur réalisateur, qui sont en quelque sorte des récompenses ultimes couronnant l'oeuvre dans son ensemble, Le Dernier Métro remporte en 1981:
Le César du meilleur scénario. Est-ce une farce? Je serais presque tenté de le croire. Le Dernier Métro ne pose à aucun moment du film un enjeu capable de susciter l'intérêt du spectateur. Rien ne se passe. Malgré la présence d'une trame de fond, les scènes se suivent sans logique particulière. Les scènes sont sympathiques à regarder, un peu comme une bonne publicité à la télé. En clair, on s'en moque. On attend impatiemment que le film démarre. Déception amère, ce moment n'arrive jamais. Imaginez-vous attendre votre programme favori à la télévision, et la pub ne s'arrête jamais. Quelle horreur !
Les Césars du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Si les performances de Depardieu et de Catherine Deneuve sont correctes, elles ne sont pas non plus transcendantes. Je ne dirais même pas non plus qu'elles sont bonnes. Elles font le boulot, rien de plus. Deneuve y est même singulièrement fade.
Le César de la meilleure musique originale. Ah bon? Il y avait une musique ?
Le César du meilleur décor. Quel décor? Le film a été principalement tourné dans un théâtre tout à fait banal, ce qui rend la qualification de "décor" assez cocasse, maintenant que j'y pense. Le reste des scènes se passe dans une cave, dans la rue, ou dans un appartement standard. Il n'y a vraiment pas eu d'efforts dans les décors, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le César de la meilleure photographie. En 2 heures de film, il n'y a aucun plan que l'on pourrait qualifier d'esthétique. Pas de jeux dans les couleurs, dans la luminosité. Le cadrage n'a rien de spécial. Il n'y a rien dans ce film qui, visuellement, justifierait d'accorder un tel César.
Pour les Césars du meilleur son et du meilleur montage, eh bien soit. Je ne suis ni ingénieur du son, ni monteur, donc loin de moi l'idée de remettre en cause ces distinctions. Mais je me dis qu'en 1980, Le Dernier Métro n'a vraiment rien d'une prouesse technique. Peut-être que je me trompe.
On est quand même un peu tombés sur la tête avec ces 10 Césars. Alors je comprends, c'est un film sur l'occupation et en 1980, c'était peut-être encore tabou, d'où le succès. Personnellement, j'ai préféré de très loin Le Pianiste (qui a pourtant eu 3 Césars de moins !).