"Le Dernier Pub avant la fin du monde", tout en étant loin d'être une déception, est certainement le segment le moins abouti de la trilogie "Cornetto".
Peut-être parce qu'il parodie un genre moins prisé que le film de zombie ou le film policier : c'est-à-dire le film d'extra-terrestres infiltrés sur terre, dans la droite lignée de "Invasion Los Angeles" de John Carpenter ou "L'invasion des Profanateurs de Sépultures" (les traductions françaises de ce type de films n'ont définitivement aucun sens !). Peut-être aussi à cause de sa rupture de ton qui ressemble déjà beaucoup à celle de "Hot Fuzz", en moins réussie, avant une fin un peu alambiqué.
Reste qu'Edgar Wright n'a en aucun cas perdu de son talent en ce qui concerne l'humour irrésistiblement décalé omniprésent dans chacun de ses films, et plus que jamais dans celui-ci. Le développement de ses personnages est lui aussi très bien mené, aucun des cinq protagonistes de l'intrigue n'est oublié ou délaissé, même si le duo Simon Pegg/Nick Frost mène toujours la danse. Avec notamment des scènes d'actions chorégraphiées particulièrement grisante et maîtrisée.
Le thème principal abordé, celui du refus de la maturité est en tout cas très bien exploité. Avec le personnage de Simon Pegg, quarantenaire adulescent vivant dans le regret et la nostalgie de son adolescence et surtout la désillusion, celle d'un monde où il pensait régner en maître. (Pas pour rien qu'il se faisait appeler Le King!), Edgar Wright donne une ampleur presque dramatique au film, en tout cas plus personnel.
Plus profond dans ses thématiques, et toujours aussi fun et hilarant, "The World's End" ne reste pas moins un film quelque peu en deçà des deux premiers, à cause d'un récit moins bien mené et un poil répétitif, avant une fin quelque peu décevante. Edgar Wright est à un tournant de sa filmographie, son prochain projet n'en est que plus attendu. S'étant retiré de la réalisation de "Ant-Man", il va encore falloir attendre un peu.