Bon, on va faire vite, histoire d'abréger les souffrances. Costa-Gavras, ça ne va plus. C'est fini. Artistiquement parlant, il faut débrancher.
Déjà Adult In The Room c'était indigent et là, je suis désolé, mais c'est dans la même lignée.
Dès le premier plan tu comprends qu'il y a un souci. Le film s'ouvre sur un cadre d'une tristitude absolue. Un simple appareil à IRM filmé en zoom arrière, le temps que défile tout un générique écrit en Times New Roman couleur bleu marine. Autant dire que ça augure du naufrage à venir...
Et personne dans l'entourage du bon Costa ne lui a conseillé d'aller boire un coup en terrasse et de remettre ce film-là à plus tard ? Parce qu'à un moment donné, aider les gens, c'est aussi savoir leur dire non.
Et bien évidemment, ça n'a pas manqué. Derrière ça, tu te retrouves avec un déroulé verbeux platement didactique. Même avec des acteurs de la trempe d'un Denis Podalydès, d'un Kad Merad ou d'une Charlotte Rampling, tout tombe désespérément à plat. On est dans la pure récitation d'exposé sans âme, sans subtilité, sans sous-entendu. L'image est totalement inutile. On ferme les yeux, on ne rate rien. Pire, on lit un résumé sur internet et on gagne du temps. On s'épargne 1h39 de cette vie qu'on sait tous si précieuse.
Alors après, qu'on ne s'y trompe pas. Je n'ai rien contre Costa-Gavras, bien au contraire. Z, l'Aveu ou Mad City sont des films que j'ai beaucoup appréciés. Et justement, ça me fait chier de constater que le gars s'acharne à tourner alors qu'artistiquement, c'est la déchéance. Costa-Gavras a 92 ans maintenant. On lui doit beaucoup et je l'en remercie infiniment. Mais maintenant, il faut arrêter. Il est plus que temps de se préserver soi, et surtout de préserver son héritage en termes de cinéma.