Malgré quelques fulgurances absolues qui resteront, "le Dernier Tango à Paris" semble aujourd'hui très seventies : en le revoyant 30 ans après le scandale médiatique qui avait entouré sa sortie dans une France post-68 pompidolienne, on peut se demander si le film serait autant passé à la postérité sans la fameuse scène de la sodomie au beurre qui défraya tant la chronique. Son intérêt repose néanmoins sur un dispositif mêlant un ostentatoire refus du spectacle et des prouesses de caméra et de mise en scène : d'un côté, on est confronté à un aspect "performance théâtrale" (la relation sauvage entre Maria Schneider et un Brando très Actor's Studio), et de l'autre, à une tentation "cinéma-vérité" (le fiancé cinéphile, Jean-Pierre Léaud, qui suit Maria Schneider avec une équipe technique à ses basques)... [Critique écrite en 1997]