Un film qui coule à pic dans le box-office (15 millions, pour un budget de 45 millions hors promo... Un vrai bide), mais dont le Dracula sorti de l'EHPAD essaie quand même de pomper votre porte-monnaie : Le Dernier Voyage du Demeter n'est qu'un énième film à jumpscares sans ambiance (on coupe le son, et on le met à fond lors du "pouet" : alors, heureux ?), qui adapte une partie du roman de Bram Stoker plus qu'anémiée. Ledit chapitre ne dure que quelques pages, et encore, le film a l'air de trouver le sang du donneur trop épais, alors il va l'éclaircir : adieu les personnages de Mina, Jonathan... Ce qu'il nous reste ? Un chauve cadavérique qui rampe (mais arrive quand même à bondir, il faut assurer les jumpscares, non mais !), dont le film se contrefiche d'expliquer le contexte... On a un gros problème avec ce point, car le Demeter semble vouloir naviguer sur le livre pour usurper sa popularité ("Regardez, c'est Dracula !"), mais n'assume jamais son héritage (et on ne parle pas des personnages zappés, ceux qui sont inédits, ou même de la fin qui n'a rien à voir avec le livre... Oui, ça fait déjà beaucoup). Alors donc, on occulte complètement le fondement du livre : Dracula est dangereux car attirant. Ce qui fait le côté malsain du livre et de nombreuses œuvres qui l'ont compris (coucou Coppola), c'est que les victimes se donnent, souffrent et ont du plaisir en même temps, et cela aboutit à une morale plutôt maline du Mal qui se cache dans la tentation... Ici, comment croire que quiconque voudrait se jeter dans les bras de ce papy fripé tout gris, mal animé, souvent incompréhensible dans les scènes trop sombres ("C'est quoi, qu'on a vu passer, là ? Aziz, lumière !!!"), qui passe son temps à faire grincer le plancher et sauter sur les gens ("Pouet."). Bref, dans 99% dans scènes, on aurait pu remplacer Dracula par n'importe quelle bestiole véhémente, que le film n'aurait absolument pas changé, mais il se permet quand même de surfer sur l'héritage du mythe de façon ultra littérale et sérieuse, s'y raccrochant comme un parasite par à-coups de gimmicks éculés, et ne comprenant finalement rien à son sujet (ce qui fait qu'il n'a rien à en dire). Pour ce genre de parasite suceur de sang, qui a déjà l'ambition d'une suite ("Nooooon..."), on a la solution : une pince à épiler.