Premier film de la collaboration Gabin/Audiard sous la réalisation de Gilles Grangier, Le désordre et la nuit raconte bien son époque avec les gens qui allaient dans des clubs de jazz le soir. C'était très en vogue dans les années 50, et si ces passages sont un peu gratuits dans le film, dans le sens où ils sont inutiles à l'histoire, ils montrent bien un bout de la société à cette époque.
Un patron de boite de nuit, joué par Roger Hanin, meurt dans les bois, et deux flics, dont Jean Gabin, vont essayer de trouver le coupable. Le flic va trouver l'amour auprès d'une des suspectes, jouée par Nadja Tiller, et qui incarne non seulement une prostituée mais qui se drogue également. Dans sa troisième période, c'est une des rares fois où Gabin montre une réelle tendresse pour une femme, qui l'embrasse, malgré que ça démarre mal au départ. Certes, il Gabinise à mort, tant mieux diront certains, mais on sent qu'il a déjà le sens du dialogue à la Audiard, notamment cette phrase formidable ; "On se noie dans nos désordres".
Il y a également la grande Danielle Darrieux, qui joue une pharmacienne ayant un rôle capital dans le film, mais je la trouve géniale, capable de jouer sur plusieurs registres, pour paraitre au fond une femme assez froide. L'histoire n'est pas d'un grand suspense, il est juste dommage qu'elle mette tant de temps à démarrer.
Cela dit, j'ai passé un bon moment, non seulement pour le côté enquête, mais aussi pour ces scènes de jazz très typiques de l'époque.