On commence a le connaître Dupieux. Avec un film environ tous les six mois, on est rodés, habitués a sa formule absurde.
C’est ce que je me suis dit en allant voir ‘le deuxième acte’, bien aidé par la description qu’en fait mon cinéma, je cite : ‘Une mise en abyme autour d’acteurs face à leur personnage et leur répliques’.
Je pensais retrouver un film plus ou moins incompréhensible, avec des acteurs impeccables, ou tu ne sais pas si tu ris parce que c’est drôle ou parce que c’est nerveux ou parce que tu n’as pas compris. Et puis dans la salle, j’ai retrouvés ces sensations, elles étaient là mais il y avait autre chose, quelque chose que je m’attendais moins a trouver.
J’avais déjà vu des thèmes plus ou moins engagés chez Dupieux, ‘Fumer fait tousser’, en avait rien que dans son titre ; ‘Daaaaaali’ réfléchissait sur la vieillesse et l’ego, ‘Incroyable mais vrai’, avec sa blague sur le E-Sexe ou son voyage dans le temps posait déjà des questions, montrait la lucidité du metteur en scène. Mais ça s’arrêtait la, comme il le dit dans cette interview, https://youtu.be/twi8NqfVJNM?t=478 : 'Le sous-texte c'est super, parce que de toute façon nous, notre métier, sans le vouloir, c'est de parler de notre époque, enfin, de la société... Mais voilà, donc moi c'est plus fort que moi, tous les thèmes sont la mais au service d'un truc ou c'est pas grave'.
Et ici, dans le deuxième acte, Dupieux aborde ces thèmes frontalement, directement par les dialogues entre les personnages pour, semble t-il, sensibiliser le spectateur.
Cette différence nouvelle de traitement, bien plus premier degré est, a mon sens, le plus gros défaut du film qui ne sait pas trop sur quel pied danser avec des dialogues, certes bien écris, joués par des acteurs quasi-parfaits, mais lourds voir rabâchés.
Alors bien sûr, certaines problématiques sont mieux traités que d’autres et restent avant tout au service du comique (le thème de l’IA, apporte réellement quelque chose de drôle) mais on sent tout de même la gravité du propos, l’importance qu’il y met, presque en contradiction avec ce qu’il disait, toujours dans cette même interview : ‘Moi j'aime bien ce coté c'est pas grave le cinéma. Quand ça bascule dans un truc ou le cinéma c'est important, en fait, ça me gonfle.’
Alors voila, ‘Le deuxième acte’ n’est pas du tout un mauvais Dupieux, c’est juste qu’il prend un virage différent, plus lucide et grave mais qu’il ne sait pas encore comment bien traiter ces nouveaux thèmes sérieux.
On se dirige, peut-être vers le deuxième acte, plus engagé, de la carrière de Quentin Dupieux ?
6.5/10