Encore un jeu de mises en abîme, à l'instar de Daaaali. Dupieux raconte le tournage d'un film qui raconte lui même les coulisses du tournage d'un mauvais film.
Dans ce mauvais film, les acteurs sont dépeints avec toutes les derives du cinéma. Ego surdimensionné et homophobie pour Lindon, abus sexuel pour Quenard, mère déconnectée de la réalité pour Seydoux.
Le réalisateur fait l'auto critique de son milieu professionnel avec humour et absurdité, comme toujours. Quenard est très drôle, surtout quand il se montre politiquement pas correct et vanne sur les trans, les handicapés etc.
Au final, les rôles s'inversent quand la caméra est coupée. Lindon et Quenard, tous les deux borders et homophobes affichés, sont finalement en couple. Garrel, le plus sympathique des acteurs, est finalement un manipulateur avec les femmes.
À qui peut-on se fier ? Les acteurs savent jouer avec les apparences. Les mauvais ne sont pas toujours ceux auxquels on pense en premier.
Les producteurs en prennent aussi pour leur compte. Dupieux en fait des grippes sous et gens malhonnêtes.
Ah, il y a aussi une légère critique de l'intelligence artificielle dans cette histoire. Car le scénario du navet tourné est écrit par un robot.
Dans ces critiques, Dupieux fait toutefois du politiquement correct. Il ne fait pas un film qui dérange. Voire, je me demande s'il ne dénonce pas le climat de dénonciation des dérives en tous genres de son milieu. Que finalement, tout cela n'est que de la comédie. Rien de grave.
On ne sait jamais trop ce qu'il en pense, au fond, Dupieux, de Metoo.