Décidément depuis "Incroyable mais vrai", Dupieux enchaine et Dupieux réussi encore à être très juste avec ce nouveau film qui a fait l'ouverture de Cannes édition 2024. On y suit ici quatre personnages (cinq en réalité), ou plutôt quatre acteurs qui essayent tant bien que mal d'interpréter leur personnage malgré la mauvaise ambiance sur le tournage. Alors bien-sûr, ce n'est pas qu'une simple mise en abime, c'est une mise en abime dans une mise en abime, un peu dans la continuité de "Yannick" d'ailleurs puisque nous avons une nouvelle fois une réflexion sur le rôle de l'art et du divertissement, très cynique d'ailleurs, mais plus largement une réflexion sur le cinéma. Effectivement, sans en dévoiler trop, le film aborde les problématiques qui touchent l'art actuellement mais avec un scénario, encore une fois, très malin mais aborde également les questions de cancel culture de manière très frontale, nous offrant d'excellentes scènes de dialogue. Bien-sûr, ça reste du Dupieux, c'est donc toujours absurde (néanmoins moins expérimental dans sa mise en scène) quoi qu'avec ici une histoire quand même un peu plus "terre à terre" que les précédentes. Ainsi, Dupieux élargit un peu son public, surtout depuis le succès de "Yannick", sans pour autant tomber dans la comédie française populaire simple et facile (même si c'est un genre que j'affectionne particulièrement) sans non plus verser dans le film d'auteur pour plaire à des cinéphiles intellos mais en restant tout simplement fidèle à lui-même en abordant, une nouvelle fois, des problèmes qui l'inquiète ou font en tout cas réfléchir le réalisateur (comme pour "Yannick" et "Daaaaaalí !" qui ont finalement tous les trois une certaine cohérence dans leurs propos). "Le Deuxième acte" est donc tout simplement une nouvelle réussite pour un réalisateur qui ne cesse de se réinventer.