Pour Le Deuxième Acte, Quentin Dupieux s’entoure de nouveau d’un casting prestigieux, avec Raphaël Quenard et Vincent Lindon (ces deux-là sont absolument formidables), ainsi que Louis Garrel et Léa Seydoux (un peu moins formidables ces deux-là). Et à leurs côtés, un acteur totalement inconnu fait son apparition. Cet inconnu qui joue le figurant "tremblotant", c'est Manuel Guillot et il rivalise sans problème avec les quatre acteurs "stars" qui l’accompagnent en obtenant beaucoup de rires dans la salle.
Le film est divisé en trois actes ou trois niveaux de mise en abyme des acteurs. Le premier acte, c'est l’arrivée au restaurant des quatre acteurs (Louis Garrel avec Raphael Quenard et Vincent Lindon avec Léa Seydoux). Le deuxième acte c'est le repas au restaurant. Le troisième et dernier acte c'est la sortie du restaurant (Raphael Quenard avec Vincent Lindon et Louis Garrel avec Léa Seydoux). Chaque acte du film apporte une réflexion sur le cinéma. Le premier acte explore les polémiques piégeuses, l’utilité du cinéma, la cancel-culture et la validation du public. Le second acte explore l’égo des acteurs, la parentalité en tant qu’acteur, les agressions sexuelles et la difficulté du jeu d’acteur. Le troisième acte explore la création par intelligence artificielle, la manipulation mentale et la dureté du milieu.
En 1h20 chrono, une marque de fabrique du réalisateur, Quentin Dupieux s’attaque aux acteurs, les taquine, se moque de leurs manies et de leurs névroses. Chaque acteur en prend pour son grade et se laisse faire. Vous avez Vincent Lindon et ses tiques, Louis Garrel qui joue l'habituel beau gosse, Raphael Quenard et sa gouaille et pour finir Léa Seydoux qui ne fait que des films d'auteurs dans des films où elle se retrouve inévitablement nue devant la caméra.
On rigole beaucoup, c'est à la fois très drôle, très cynique et grinçant. La scène avec Léa Seydoux et sa mère est vraiment à hurler de rire. Quant au regard que le réalisateur porte sur le cinéma et le monde qui gravite autour, il est très méchant et acerbe (et ça nous fait réfléchir). Le parti pris de mise en scène est très intéressant et créé quelque chose de très étrange, donnant au film un aspect assez unique.
Mais, il y a un (gros) "mais". Quentin Dupieux se perd totalement après 50 minutes de dialogues délicieux. Les deux premiers actes sont un régal de cinéma et de jeu d'acteurs, mais le dernier acte vient vraiment comme un cheveux sur la soupe. Les 30 dernières minutes du film sont totalement bâclées et gâchent vraiment tout, dommage ! Et puis ce long, très long travelling de fin qui rajoute 5 minutes pour rien m'a laissé complètement perplexe.