3 longs-métrages en 10 mois, c'est trop

D'habitude, je suis intéressé par les films de Quentin Dupieux, mais là j'étais assez déçu. L'idée de base de se gausser de la vanité des acteurs est à saluer, mais la manière dont cette idée est mise en scène ne me satisfait guère.

Les dialogues sont globalement pauvres, et n'apportent pas grand chose au récit. C'est d'autant plus décevant quand on voit la qualité des dialogues dans Incroyable mais vrai par exemple.

La critique de GuillaumeL666 est très juste quant à la place de l'humour dans le film: "Le souci du film c'est de ne jamais être drôle alors qu'il veut l'être, même ce qui arrive à ce pauvre Manuel Guillot et qui est un ressort comique est essoré jusqu'à la moelle en deux minutes."

Les retrouvailles entre Raphaël Quenard (Willy) et Dupieux sont ratées. Que ça ne nous fasse pas oublier à quel point le choix de Raphael Quenard pour Yannick était pertinent.

Je ne comprends pas trop l'intérêt de la discussion entre Quenard et Louis Garrel (David) sur la cancel culture, nourrie de blagues transphobes. Louis Garrel nous explique qu'au cinéma on ne plus rien dire. C'est du Pascal Praud dans le texte là, je comprends pas ce que Dupieux cherche à exprimer, alors que je croyais entrevoir (peut-être à tort?) un début de féminisme dans Daaaali.

Une belle trouvaille du film est le fait de dépeindre un scénario écrit par une IA, mais même sur ce point c'est un peu maladroit (si dans le futur des IA interagissent avec des acteurs dans le cadre d'un film à gros budget, est-ce que ce sera vraiment via des gros ordinateurs portables, les vieux ordinateurs qu'on prête aux lycéens et aux étudiants toi même tu sais)?

Pour l'instant, parmi les films de Dupieux que j'ai vus (Daaali, Au poste, Incroyable mais vrai Yannick et Le deuxième acte), c'est le plus mauvais.