"Le Diable et le dix commandements" est un film de Julien Duvivier qui, en sept saynètes, accommode les dix commandements avec humour.
Les dialogues de chaque saynète sont assurés alternativement par Henri Jeanson, René Barjavel ou Michel Audiard.
Le rôle du Diable est tenu par un serpent dont la voix off est celle de Claude Rich. Diable qui se permet à un moment entre deux sketches d'égratigner la "Nouvelle Vague" dont Duvivier ne devait pas être très fan et qui ne devait pas trop l'apprécier. "j'aime la Nouvelle vague" que dit le Diable en concluant à propos de ces gens "qui veulent voyager en première classe tout en louchant sur l'argent du voisin". Le sens me parait obscur mais doit se référer à quelque chose de précis...
Le bal commence et termine avec l'inénarrable Michel Simon qui est employé dans un couvent de sœurs (Saint-Vincent de Paul, peut-être, avec leurs cornettes) dont on se doute bien que le commandement qu'il ne va pas respecter est celui "tu ne jureras point"; heureusement, pour lui, il rencontre de façon impromptue l'évêque en visite au couvent qui se révèle être un copain de jeunesse avec qui il avait fait les 400 coups voire plus.
La tonalité des épisodes est assez différente de l'un à l'autre ; il y a régulièrement des clins d'oeil ou des références à d'autres films. Par exemple, un des sketches est assuré par Fernandel qui joue carrément le rôle du bon Dieu ; sachant que c'est Duvivier qui a créé le rôle de Don Camillo, il s'agit pour Fernandel d'une sacrée promotion. Cependant, ce sketche me semble moins réussi que les autres.
D'autres sketches sont empreints d'une grande tendresse comme "Père et mère honoreras et tu ne mentiras pas" où apparaissent Madeleine Robinson, Delon et Georges Wilson. Le sketch fait apparaître aussi une Danielle Darrieux très frivole.
Un des épisodes les plus amusants est "tu ne voleras point" qui met en scène un De Funès moins grimaçant et cabotin que d'habitude avec un Jean-Claude Brialy qui cabotine un peu. Noel Roquevert dans un rôle de flic moralisateur "Quand les institutions se dégradent, c'est le début de Babylone". Mais c'est Jean Carmet dans un rôle de clochard qui aura le dernier mot.
On voit que le casting du film est brillant alors que j'ai oublié de citer Lino Ventura, Micheline Presle, Germaine Kerjean, Charles Aznavour, Maurice Biraud, Claude Piéplu, Ml Ferrer, Claude Dauphin, Françoise Arnoul... Bref tout le Gotha du cinéma français des années 60.
Pour finir, film très regardable où on ne rit pas forcément aux éclats mais où on sourit souvent.